Affaire Mila : la mauvaise foi de la patronne des Inrocks pour justifier son silence
by valeursactuelles.comPour justifier le silence de sa rédaction au sujet de l’affaire Mila, la rédactrice en chef des Inrocks a invoqué un changement de ligne éditoriale, “recentrée sur la culture”…
Les médias de gauche, d’ordinaire si volubiles, se font étrangement silencieux depuis l’éclatement de l’affaire Mila. La plupart d’entre eux (pour ne pas les citer : Le Monde, Télérama, Les Inrocks, Mediapart, Libération…) ont fait le choix d’aborder le sujet avec parcimonie, n’y consacrant qu’un ou deux articles, comme le fait remarquer le site Arrêt sur images. Et pour justifier cette position, certains médias ont fait preuve d’une mauvaise foi certaine.
Une couverture sur Trump en janvier
C’est notamment le cas des Inrocks, dont la rédactrice en chef Marie Kirschen, a été contactée par le site. Sans complexe, elle l’assure : « On s’est vraiment recentrés sur la culture il y a un peu plus d’un an, il y a beaucoup moins de papiers sur des thématiques sociétales ou politiques ». Un rapide coup d’œil sur le site internet du magazine suffit à constater qu’il s’agit là d’une très mauvaise excuse. « Quand le coronavirus rime avec racisme anti-asiatique », « L’énorme coup de gueule de Ruffin contre LREM », « 10 preuves que la grève à la française a de la gueule » ou encore « A Calais, les migrants prennent le large par désespoir » : la plupart des articles de la rubrique « actu » parlent… de politique et de société. D’ailleurs, il suffit de voir leur Une du 15 janvier pour définitivement se convaincre que oui, les Inrocks se sont « recentrés sur la culture » : « Trump, comment l’arrêter » titre le magazine avec une photo du président américain de dos. Le 10 avril dernier, la rédaction en chef était confiée à une certaine… Assa Traoré, sœur d’Adama. Mais pour Marie Kirschen qu’importe, de toute façon, « les quelques personnes qui pouvaient écrire sur cette affaire-là étaient déjà occupés à d’autres choses ».
Mediapart et Télérama muets
Mais Les Inrocks n’ont pas été les seuls à se faire silencieux sur l’affaire. Libération, pourtant si prompt à dégainer sur de tels sujets de société, s’est contenté d’un banal Checknews, où il rapporte « un débat extrêmement polarisé autour de la jeune fille » et regrette que cette affaire soit « relayée notamment par l’extrême-droite, son histoire a été racontée mardi sur le site identitaire Bellica, allant jusqu’à susciter la réaction de Marine Le Pen ». Mais pour Marianne, c’est également le titre de cet article qui interpelle : « Mila, 16 ans, a-t-elle été exfiltrée de son lycée par la police pour une vidéo anti-islam ? ». Le site internet de l’hebdomadaire s’étonne ainsi que le service de Libé dédié aux « fake-news » s’attarde sur les dires de Twitter, et non des autres médias, comme il en a l’habitude. Le Monde, lui, s’est fait discret jusqu’à il y a deux jours, date à laquelle le quotidien a sorti son premier article sur la question, alors que la polémique a déjà… plus d’une semaine. Quant à Télérama et Mediapart, ils ont purement et simplement décidé de ne pas traiter le sujet. Arrêt sur images précise d’ailleurs que, « sollicités dans le cadre de cet article, excepté les Inrocks, aucun des titres ayant fait le choix de ne pas parler ou presque du harcèlement de l’adolescente n’a répondu avant publication ». Ils avaient sans doute, là aussi, bien mieux à faire.