Gueule de bois à Shanghai lundi ?
La réouverture des marchés actions de Chine continentale devait avoir lieu vendredi 31 janvier au matin, après les festivités du nouvel an lunaire. Des célébrations contrariées par la propagation de l'épidémie de coronavirus à partir de la ville de Wuhan. Finalement, la reprise de cotation a été décalée au lundi 3 février. A quoi faut-il s'attendre ?
by Zone BourseTaiwan et Hong Kong, qui ne sont pas restées closes aussi longtemps, apportent quelques indications : la correction a été forte, indifférente à la qualité des entreprises et plus pénible encore pour les valeurs cycliques, souligne l'équipe de stratégie Asie de la Société Générale. Le Hang Seng a perdu 9% depuis le 17 janvier et le TAIEX a décroché de 5,5% le jour de sa reprise le 30 janvier.
Hang Seng vs S&P500 en 2020
Depuis le mois d'août 2019, les actions de Chine continentale ont bien profité de la désescalade dans la guerre commerciale, de la stabilisation du yuan et des premiers signaux de reprise cyclique. Le coronavirus va lourdement peser sur la croissance du pays au premier trimestre 2020, ce qui se reflétera probablement dans le cours des actions de Chine continentale. Au regard de ce qui s'est passé à Hong Kong et à Taiwan, on peut imaginer que la séance de lundi en Chine continentale sera marquée par trois éléments, poursuit la SocGen :
- la sanction pourrait être aveugle, comme le montre les cotations des entreprises chinoises aux États-Unis : les marchands Internet n'ont que marginalement surperformé les sociétés liées au tourisme ou à l'éducation.
- Les secteurs cycliques sont naturellement plus à risque que les secteurs défensifs. Dans cette dernière poche, les valeurs de la santé sont les plus protégées.
- Les petites valeurs devraient sousperformer les grandes. La récente surperformance des petites capitalisations les place en situation risquée, non seulement à cause du risque de liquidité en phase de correction, mais aussi parce qu'éventuelles mesures de soutien du gouvernement seront, l'histoire le montre, tournées vers les grandes banques et les entreprises d'État.
La SocGen rappelle aussi le déroulé de la crise du SRAS en 2003. A l'époque, les marchés n'avaient été affectés que temporairement, même si le Hang Seng avait cédé 18% entre début décembre 2002 et avril 2003 (l'indice comptait cela dit bien moins de grandes valeurs de Chine continentale). Que faut-il retenir avant tout ? A l'époque du SRAS, les marchés avaient commencé à se retourner à la hausse une fois que le nombre de cas de contamination avait passé son pic. Un point de bascule qu'il faut naturellement suivre de près cette fois aussi…