Suivi de Visa par Bordier

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Le spécialiste des cartes de crédit a enregistré des renouvellements, extensions, ainsi que des nouveaux contrats, de bonne qualité.

Légère déception pour le géant de la carte de crédit/débit, Visa, qui publie des résultats pour son premier trimestre fiscal 2020 globalement en ligne, voire légèrement inférieurs au niveau des revenus. Les volumes ont en revanche été très solides sur la période (sept.-déc.) et ont poursuivi sur le même trend en janvier. Plus spécifiquement, si le nouvel-an chinois et le coronavirus ont freiné le volume de transactions transfrontières dans cette région, le marché nord-américain a enregistré au contraire une accélération du volume des transactions. Les perspectives 2020 sont globalement inchangées (CA en croissance «low-double-digit»; croissance «midteens» pour les BNA).

Les revenus nets du groupe au T1 ressortent à USD6.1mia (+10% a/a, +11% env. à tcc), globalement en ligne avec les attentes du consensus, avec un impact des changes de-1% (qui a réduit les revenus de 2ppt), en raison d’une volatilité des changes inhabituellement plus faible, et un impact acquisition de +0.5%. Les promotions clients (incitations à renouveler les abonnements plus tôt) ont représenté 22.5% des revenus bruts (à tcc), à la hausse. Des marges donc plus faibles, mais compensées par une imposition plus favorable (taux d’impôts effectif de 17.7%). On note une baisse des Opex de 12%. En «bottom line», le BN du groupe atteint USD3.3mia (+10% a/a), soit USD1.46/action (+12%).

Les transactions effectuées ressortent à +11%, un niveau solide, alors que les volumes de transactions étaient en hausse d’un modeste 8% (vs +9% au T4 FY2019), compte tenu d’un nombre de jours de traitement moins élevé. Le volume de transactions transfrontières était en progression de 9%. Les cartes en circulation ont généré en elles-mêmes USD3.4mia (+1%) de revenus, dont cartes de crédit (+3% à USD1.14mia) et cartes de débit (flat à USD2.25mia).

Parmi les points les plus positifs, on notera la poursuite de la hausse des volumes en janvier, du moins jusqu’au 28, notamment en Amérique du Nord (+2ppts côté crédit, avec la migration des clients de Cabela’s [chaîne de maga-ins qui vendent des articles de chasse, pêche, camping, etc.] démarrée au milieu du T4 FY2019, et +3ppts côté débit). Les volumes de transactions transfrontières ont ralenti (faible volatilité des changes, coronavirus en Chine).

Le groupe Visa a enregistré des renouvellements, extensions, ainsi que des nouveaux contrats, de bonne qualité, comme p. ex. Capital One (solutions de crédit) ou Venmo (application de paiement mobile de PayPal). Avec l’acquisition de Plaid (applications de connectivité pour la gestion des finances, des prêts ou des paiements, entre consommateur et banques, p.ex.), Visa tente de ne pas se laisser distancer côté fintech et tente de capturer de nouveaux flux (paiements sans contact, tokenization, click-to-pay, etc.), hors de son modèle d’affaires traditionnel.

Côté risques, Visa évolue en fonction notamment du nombre de jours de transactions effectuées. Le groupe va continuer de subir, du moins à CT, une moindre volatilité des taux de change. La pression sur les marges pourrait également perdurer au cours des prochains trimestres (évolution des Opex), tandis que les «incentives» vont rester élevés (en % du CA), en raison du nombre de renouvellements encore importants à venir en 2020. Par la suite, cet élément devrait se réduire, les contrats ayant une durée de vie de 5 ans en moyenne.

A plus long terme, Visa semble capable de continuer de bénéficier de la lente, mais irrésistible, transition vers les paiements électroniques dans le monde entier. Avec ses solutions Visa Direct (service de traitement VisaNet qui permet la transmission en temps réel des fonds directement aux comptes financiers à l’aide des identifiants des cartes), le groupe a en outre élargi son marché.