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Fibrome : la radiologie interventionnelle est une alternative à la chirurgie

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Chaque année, 30 à 50 000 femmes se font ôter l'utérus pour cause de fibrome(s). Bien peu savent qu'il existe une alternative à la chirurgie appelée embolisation par radiologie interventionnelle qui présente beaucoup d'avantages. On vous dit tout !

Qu'est-ce que la radiologie interventionnelle ?

C'est une alternative à la chirurgie qui a été créée par des équipes françaises il y a une vingtaine d'années. La radiologie interventionnelle est validée par de nombreuses études depuis plus de 15 ans et utilisée dans le monde entier. Elle permet de diagnostiquer et de traiter le patient de manière mini invasive (sans scalpel !) dans le cadre de maladies graves (hémorragies du post-partum, cancers, etc) ou bien bénignes (fibromes de l'utérus, adénome de la prostate, hémorroïdes, etc). Différentes techniques existent.

Comment fonctionne la radiologie interventionnelle pour le traitement du fibrome ?

La technique de l'embolisation par radiologie interventionnelle permet souvent d'éviter l'hystérectomie*, l'ablation de l'utérus. Elle consiste à injecter des billes dans les artères utérines sous anesthésie locale. Après incision dans le pli de l'aine et via l'artère fémorale, le radiologue interventionnel navigue jusqu'à l'artère utérine, sous le contrôle d'un scanner, et y insère un cathéter. Puis il injecte les billes jusqu'à dévasculariser le fibrome qui meurt.
* Sauf dans certains cas, par exemple des fibromes de topographie sous-séreuse et d'utérus fibromateux de plus de 20 cm de hauteur.

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Quels sont les avantages de l'embolisation par radiologie interventionnelle ?

Qui a déjà souffert de fibrome(s) en connaît (et subit) les désagréables symptômes. Il s'agit de règles douloureuses, abondantes et prolongées provoquant anémie et grande fatigue, des douleurs et une pesanteur pelvienne, des douleurs pendant les rapports sexuels et parfois une infertilité. Bref, la vie quotidienne en est sérieusement impactée ! Les avantages de la radiologie interventionnelle sont nombreux :
1, La femme conserve son utérus, ce qui n'est pas rien ! Elle évite l'impact psychologique majeur.
2, La radiologie interventionnelle est une méthode peu invasive et sans anesthésie générale.
3, Ce n'est pas une méthode au rabais, elle est aussi efficace que l'hystérectomie, c'est-à-dire qu'elle supprime tous les saignements (quasi immédiatement), les douleurs pelviennes (amélioration à 1 mois et complète à 3), etc.
4, La durée de l'hospitalisation est de 1 à 3 nuits - la technique peut se faire aussi en ambulatoire - contre une semaine pour l'hystérectomie.
5, La femme reprend ses activités professionnelle et personnelle (sportives, etc) après une semaine, contre six pour l'hystérectomie. Elle n'a pas de cicatrice.
6, La radiologie interventionnelle coûte beaucoup moins cher à la société, compte tenu d'une durée d'hospitalisation moindre et d'une reprise rapide des activités de la femme (meilleur moral, pas d'arrêt maladie à rallonge...)

Pourquoi la radiologie interventionnelle est-elle si peu connue ?

Le fibrome utérin est la tumeur non cancéreuse la plus fréquente chez la femme en âge de procréer. 60 000 Françaises sont concernées. Chaque année, 30 000 à 50 000 femmes se font retirer l'utérus dans le but de traiter leurs fibromes. Elles ont en moyenne 40 à 43 ans. Dans le même temps, seulement 3 % des femmes ayant un ou des fibrome(s) sont traitées par la radiologie interventionnelle. Cherchez l'erreur !

Beaucoup de patientes pourraient être éligibles à l'embolisation par radiologie interventionnelle mais n'en sont pas bénéficiaires. Tout simplement par manque d'information des femmes mais aussi des médecins. Or, selon le CNGOF (Collège national des gynécologues-obstétriciens français), les patientes doivent obligatoirement être informées de l'existence d'une alternative à l'hystérectomie. "Il y a un véritable scepticisme médical alors que l'efficacité de cette technique est reconnue explique la professeure Hélène Vernhet-Kovacsik, radiologue interventionnel au CHU de Montpellier. Quant à la patiente, elle fait confiance à son gynécologue". Quand celui-ci lui dit qu'il faut lui ôter l'utérus, elle se fait opérer...

Où se faire traiter par la radiologie interventionnelle ?

Il existe aujourd'hui 60 centre publics ou privés en France capables de traiter les femmes concernées par les fibromes par radiologie interventionnelle. Donc, il s'en trouve probablement un non loin de votre domicile. Si vous êtes intéressée, parlez-en à votre gynécologue. Pour plus de renseignements, connectez-vous sur le site de la Société française de radiologie, www.sfrnet.org/sfr/grandpublic/