Huawei pourrait rapidement remplacer les applications Google sur ses smartphones
Huawei pourrait tourner la page des services Google, l’entreprise confirme être en mesure de le faire si la situation ne s’arrangeait pas. Des investissements considérables sont consacrés au développement d’alternatives à YouTube, Google Maps, Chrome ainsi que les autres applications très populaires de Google.
Article original du 31 janvier – 12h55 :
Huawei vient de nous contacter et a souhaité apporter quelques éclaircissements à propos de sa position concernant l’écosystème Google sur ses téléphones. Rien qui ne contredise réellement notre article publié hier, mais qui livre quelques nuances. Voici la déclaration officielle de l’entreprise chinoise : « Une version libre de droit du système d’exploitation et de l’écosystème Android reste notre préférence, cependant si nous ne pouvions pas continuer de l’utiliser, nous avons la capacité à développer nos propres système d’exploitation et écosystème. »
Article original du 30 janvier – 17h37 :
Cela fait plusieurs mois que Huawei a perdu sa licence Android qui le prive désormais des applications Google. Le constructeur a maintenant deux options : développer des solutions alternatives au plus vite ou attendre le désamorçage de la crise avec les États-Unis, une option qui paraît aujourd’hui périlleuse, tant l’administration Trump est déterminée à maintenir le statu quo. La preuve, aucun point concernant le constructeur n’est inscrit dans le récent accord commercial entre les États-Unis et la Chine.
À l’image de l’excellent Mate 30 Pro, les prochains P40 et P40 Pro de Huawei risquent d’être victimes des sanctions américaines. Le constructeur est condamné à combler le vide laissé par les applications Google. D’après le New York Times, Huawei s’active pour remplacer YouTube, Chrome, Google Search et autres dans les plus brefs délais.
Un véritable challenge
Il s’agit là d’une « tâche très difficile pour Huawei », a déclaré le président Guo Ping cité par le New York Times. La société a annoncé un investissement d’1,5 milliard de dollars dans le développement de ces applications. TomTom a récemment annoncé avoir conclu un accord avec Huawei pour son alternative à Google Maps.
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Par ailleurs, lors de différentes conférences pour les développeurs organisées à New Delhi, Varsovie ou encore Sao Paulo, Huawei a promis de fortes récompenses aux éditeurs qui renfloueront son store App Gallery. Il s’agit d’une étape cruciale sur le chemin de la transition vers Harmony OS.
De l’avis de plusieurs experts, la mission s’annonce extrêmement compliquée. Créer des alternatives crédibles aux applications Google n’est pas une mince affaire. Avant Huawei, d’autres entreprises comme Nokia et Microsoft ont essayé de créer leur propre écosystème mobile. Le résultat, nous le connaissons tous. Les consommateurs sont attachés aux « applications bien connues que leurs pairs utilisent » explique Thomas Husson, analyste pour la société Forrester.
« Convaincre les développeurs de rallier un nouvel écosystème nécessite des investissements considérables et beaucoup d’efforts de marketing ». En Chine, les utilisateurs sont déjà habitués à de plateformes locales puisque YouTube, Google, Facebook et autres services occidentaux y sont interdits. En Europe et ailleurs dans le monde, Huawei devra gravir une montagne pour imposer ses propres solutions.
Source : New York Times