Inde : onze ans après les attentats de Bombay, les blessures restent ouvertes

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Soixante heures de terreur. Le soir du 26 novembre 2008, des coups de feu se font entendre dans les rues de Bombay, mégapole d'Inde. Les forces de l’ordre pensent d'abord à une nouvelle guerre de gangs entre membres de la mafia locale. Mais dix hommes armés viennent de débarquer quelques minutes plus tôt, par bateau, dans un village de pêcheurs, au sud de la ville. 

C’est le début d’une série d’attaques terroristes simultanées et coordonnées qui va plonger la capitale économique du pays dans l’horreur pendant trois jours, en direct, devant les caméras du monde entier. Les membres de ce commando sont des militants islamistes pakistanais. Ils arrivent de la mégalopole de Karachi, située à 900 kilomètres de là, au Pakistan.

Leurs cibles : la gare centrale, un café, un hôpital, un centre culturel juif et des hôtels de luxe, dont l’emblématique Taj Palace Hotel. Leur but : attaquer la réussite indienne, les touristes occidentaux et semer la mort, la peur et la division dans les cœurs des vingt millions d’habitants de la mégalopole la plus cosmopolite d’Inde. En soixante heures de terreur, plus de 160 personnes perdent la vie, abattues de sang-froid.

Onze ans plus tard, si la "Maximum City", comme on la surnomme, a surmonté ce traumatisme, les cicatrices de ces attentats n’ont pas été entièrement refermées. Parmi les témoignages les plus forts, celui d’Aditya Sharma, qui a perdu son père le jour de ses douze ans, tué à la gare. Il nous raconte combien il a été difficile pour lui d’aller de l’avant. Fahrang Jehani, lui, a voulu rouvrir le Leopold Café le plus rapidement possible, pour montrer aux terroristes que rien n’arrêterait Bombay et ses habitants.

Enfin, le rabbin Kozlovsky a repris la tête du centre juif, où deux des étages sont restés en l’état depuis l’attaque. Les impacts de balles y sont toujours visibles. Il a fait édifier une immense plaque commémorative sur le toit du bâtiment, le seul mémorial en ville incluant les noms de toutes les victimes.