Un emploi à 60 000$ pour l’employée accusée de harcèlement
by Dominique Cambron-Goulet - Le Journal de MontréalLe parti de la mairesse Valérie Plante, Projet Montréal, a offert un emploi à 60 000 $ par an à la cheffe de cabinet de la mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, après qu’un rapport interne a conclu qu’elle avait harcelé deux employés.
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Rappelons que la mairesse d’arrondissement Sue Montgomery a été exclue de Projet Montréal pour avoir refusé de remercier sa directrice de cabinet, Annalisa Harris.
Un rapport du contrôleur général de la Ville de Montréal mentionne que cette dernière a harcelé psychologiquement deux fonctionnaires.
Un courriel obtenu par notre Bureau d’enquête donne plus de détails sur un emploi offert à Mme Harris pour qu’elle quitte son poste actuel.
« [La directrice générale de Projet Montréal] te propose de jouer un rôle de planification et stratégie pour une durée de quatre à six mois. Puisque la fourchette offerte (55 000 $-60 000 $) est inférieure au salaire que tu gagnes présentement, l’organisation est ouverte à t’offrir une semaine de travail sur quatre jours », indique dans un courriel la directrice de cabinet de Valérie Plante, Marie-Ève Gagnon.
Il est précisé qu’il faut qu’une « entente de départ avec l’arrondissement soit signée » pour que les discussions se poursuivent.
Le courriel est daté du 19 janvier, soit plus d’un mois après que le contrôleur général eut présenté son rapport aux personnes concernées.
Pour la campagne 2021?
Mme Harris prétend que ce poste à la permanence aurait servi à préparer la campagne électorale 2021.
« Une partie importante était le recrutement de candidats, mais aussi de rencontrer des élus et des militants pour voir quel type de candidature ils souhaitaient », soutient la directrice de cabinet, en entretien avec Le Journal.
Annalisa Harris affirme aussi qu’elle devait intégrer le cabinet de la mairesse Plante après ce court passage à la permanence du parti.
Valérie Plante, via sa porte-parole Geneviève Jutras, réfute ces propos, disant qu’il s’agissait d’un « travail de recherche » et qu’il « n’a jamais été question de recrutement de candidats ».
« Il a toujours été clair que [Mme Harris] ne pouvait pas travailler au cabinet », ajoute Mme Jutras.
Autre guerre de mots entre les deux camps : mesdames Harris et Montgomery affirment que des membres du cabinet et Valérie Plante elle-même ont mis en doute les conclusions du contrôleur général, en leur présence.
Des allégations que nie l’équipe de la mairesse.