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Jacques Gravegeal, président du syndicat de l’IGP Pays d’Oc, et Florence Barthès, directrice générale (Crédits : Muriel Chêne)

Les Vins de Pays d’Oc à la conquête du CHR

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Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le 30 janvier, le syndicat des vins de pays d’Oc s’est fixé comme objectif prioritaire de renforcer ses ventes dans le CHR (cafés, hôtels, restaurants), notamment dans la région. Une hausse de 0,5 €/hl de la cotisation syndicale a été adoptée à cet effet.

"Il est inadmissible que les vins de Pays d'Oc, qui représentent 50% de la surface du vignoble régional, soient aussi faiblement représentés dans le CHR (Café, Hôtels, Restaurants, ndlr) de la région", a tonné Jacques Gravegeal, président du syndicat de l'IGP Pays d'Oc, lors de l'assemblée générale qui s'est tenue jeudi 30 janvier au Palais des Congrès de La Grande Motte (34).

Du retard selon les régions

D'après une étude réalisée en 2018 par Foodservice, c'est dans la région sud-est que la part de marché des vins de Pays d'Oc est la plus faible dans le CHR : seulement 15 %, alors qu'elle atteint 18 % à Paris, 20 % dans l'Ouest-Sud et 22 % dans l'Ouest Nord. Le CHR est donc la cible prioritaire pour le syndicat qui a préparé un plan de bataille pour développer ses ventes dans ce secteur au niveau régional et continuer à soutenir la croissance dans les autres régions.

Comme ils l'ont fait avec le club des marques, qui regroupe les principaux metteurs en marché de l'IGP Pays d'Oc, le syndicat et l'interprofession veulent créer un club CHR, qui décidera des actions, exclusivement collectives à mettre en place pour booster les ventes de l'IGP dans la restauration. Le CHR représente aujourd'hui 8% des ventes de l'IGP Oc. "C'est un segment sur lequel nous avons des marges de progression", a insisté Olivier Simonou, président d'Inter Oc.

Communication renforcée

Ce renforcement des actions de promotion dans le CHR tout comme le contexte "très préoccupant de la sphère viticole mondiale", ont été largement mis en avant pour justifier la hausse de 0,50 €/hl de la cotisation syndicale mise au vote au cours de l'AG.

"Bordeaux est à l'agonie avec des cours tombés à 75 €/hl entrainant dans la tourmente les AOC françaises de vins rouges, trois de nos grands marchés à l'export sont en pleine turbulence : les USA avec la taxe Trump de 25 % sur nos vins, le Royaume Uni avec l'incertitude liée au Brexit et la Chine où nos ventes s'effondrent au profit des vins chiliens et australiens, moins taxés. Il nous faut des moyens supplémentaires pour renforcer nos actions de promotion", a plaidé le président.

Jacques Gravegeal a été entendu puisque la hausse a été votée à une large majorité, même si une soixantaine de votants, représentant 282 voix, se sont exprimés contre et ont bruyamment quitté la salle à l'issue du vote. Cette hausse va permettre de porter le budget de l'interprofession de 6 à 9 M€.

Le bond des vins rosés

En 2018, la production certifiée en IGP Pays d'Oc s'est élevée à 6,1 millions d'hl, en hausse de 10 % par rapport à la campagne 2017-2018, qui était historiquement faible. Ce millésime a été marqué par une nette évolution dans la répartition par couleur : le volume des rosés (1,7 Mhl) bondit de 30%, les blancs (1,5 Mhl) sont en hausse de 16 %, alors que les rouges (2,8 Mhl) sont en recul de 2%. Les vins de Pays d'Oc ont pour le moment bien résisté à l'effritement des ventes dans la GD Française.

Alors que les vins AOC enregistrent une baisse de 8% de leur volume de vente en GMS, les vins de cépages continuent à progresser (+1,5 %). Avec près d'1,8 Mhl vendus en 2019, l'IGP Oc y occupe le premier rang du marché devant l'AOC Bordeaux (1,1 Mhl) et les AOC de la vallée du Rhône (0,9 Mhl). À l'export, les ventes de l'IGP Oc (2,5 Mhl) continuent à progresser même si certains marchés toussent comme la Chine (-18,6 %) et les Pays-Bas (-3,9 %).

"La conjoncture est difficile, mais nous bénéficions de deux atouts essentiels : le cépage et les marques qui sont les deux premiers critères d'achat sur le marché international. Et l'aura positive dont bénéficie le Languedoc : nous avons l'image du Bordeaux d'il y a trente ans, avec plus d'audace et d'innovation", a souligné Olivier Simonou.