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Brexit : l'automobile en dégât collatéral

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C'est ce soir à minuit que le Royaume-Uni va sortir de l'Union européenne. Une décision qui va avoir de nombreuses conséquences économiques, notamment sur l'industrie automobile.

Le 31 janvier 2020 risque bien de devenir une date noire pour l'industrie automobile anglaise ou du moins le symbole de la crise qui couve outre-Manche depuis plusieurs années.

En effet, depuis le référendum du 23 juin 2016 en faveur du Brexit, l’industrie automobile britannique est l’un des secteurs les plus touchés. En 2019, la fabrication de véhicules a reculé de 14 % par rapport à 2018, portant la chute à 25 % sur trois ans, selon les statistiques publiées jeudi 30 janvier par la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT), l’organisme représentant le secteur.La production est au plus bas niveau presque une décennie. Toutefois, il ne faut pas mettre ces difficultés ne proviennent pas uniquement du Brexit puisque les causes en sont multiples : scandale du diesel, transfert des consommateurs vers les véhicules électriques, mais aussi ralentissement économique en Chine, où les voitures de luxe sont très appréciées et qui affectent particulièrement Jaguar Land Rover.

Au-delà de ces problèmes, la principale question reste la mise en place ou non de droits de douane qui pourraient mettre à mal production et commerce automobile. Ainsi, les négociateurs n'ont plus que onze mois pour définir les termes d'un accord commercial et douanier entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Un délai qui peut paraître long mais pas tant que cela vu l'importance des conséquences induites. Ainsi, le ministre chargé des finances et du trésor (Chancelier de l'Échiquier) Sajid Javid, laisser craindre le pire : "Quelle que soit l'issue des négociations, les entreprises vont devoir s'adapter à la nouvelle donne. Nous n'allons pas aligner nos lois sur celles de l'Union européenne d'ici la fin de l'année ; nous n'allons pas accepter les règles que d'autres veulent nous imposer. Nous ne ferons pas partie du marché commun ni de l'union douanière. En clair, il y a donc de fortes chances que des frais de douane apparaissent ce qui pourrait pénaliser la vente de modèles en Angleterre. Certains constructeurs pourraient même envisager de ne plus commercialiser certains modèles outre-manche pour des questions de rentabilité. Les homologations pourraient devenir aussi plus complexes.

En attendant de connaître la fin des négociations, l'automobile est donc dans une période floue qui n'est pas faite pour rassurer les industriels. Ainsi, Honda a d'ores et déjà annoncé la fermeture de son usine de Swindon en 2021, Nissan a gelé ses investissements à Sunderland et Jaguar Land Rover va supprimer 4 500 postes. Une décision radicale des autorités britanniques pourrait encore accentuer le malaise d'une industrie qui emploie près de 60 000 personnes.