Il y a eu plus d’actrices nommées aux Oscars grâce à Martin Scorsese que d’acteurs 31 Jan 2020, 11:57 by Elodie Bardinet © Columbia Pictures/Warner Bros/Universal/TFM DistributionEllen Burstyn et Diane Ladd pour Alice n’est plus ici (1975) Le premier film du cinéaste à être nommé aux Oscars n’est curieusement pas Mean Streets, malgré les performances marquantes de Robert De Niro et Harvey Keitel, mais Alice n’est plus ici, un vrai film de femmes, qui suit une mère au foyer malheureuse en amour, qui, à la mort accidentelle de son mari, va embarquer son fils dans son rêve de jeunesse : devenir chanteuse en Californie. C’est Ellen Burstyn, forte du succès de L’Exorciste, qui a choisi Martin Scorsese pour ce projet après avoir adoré Mean Streets. Bien lui en a pris : elle a gagné l’Oscar de la meilleure actrice, et sa partenaire Diane Ladd a été nommée pour son second rôle de serveuse bavarde et désenchantée. C’est Martin lui-même qui est monté sur la scène pour récupérer le prix, la comédienne étant en pleine représentation d’une pièce à Broadway le soir de la cérémonie. Notez que pour gagner son premier Oscar de réalisateur, il devra attendre Les Infiltrés, en 2007. © Warner BrosJodie Foster pour Taxi Driver (1977) Pour son film suivant, Martin Scorsese a de nouveau engagé la comédienne la plus jeune de son casting d’Alice n’est plus ici, Jodie Foster, pour donner la réplique à Robert De Niro dans Taxi Driver. La future Clarice Sterling du Silence des Agneaux y joue une prostituée de seulement douze ans protégée par Travis Bickle. Le duo est nommé, ainsi que le film dans la catégorie principale, mais Taxi Driver repart bredouille face aux Hommes du Président. © Columbia PicturesCathy Moriarty pour Raging Bull (1981) Six ans après avoir remporté la statuette du meilleur second rôle pour Le Parrain II, Robert de Niro a remporté l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle du boxeur Jake LaMotta. Ses partenaires Cathy Moriarty et Joe Pesci ont eux aussi été nommés, et si elle a perdu face à Mary Steenburgen pour Melvin et Howard, la comédienne a marqué le public en jouant la seconde femme de Jake. Engagée à seulement 17 ans, elle a signé pour un an de tournage intense, son personnage devant tenir tête à son mari et tenter de s’imposer dans un monde dirigé par les hommes. Un type de rôle que Scorsese retrouvera plusieurs fois à l’avenir, de Casino aux Affranchis. © United ArtistsMary Elizabeth Mastrantonio pour La Couleur de l’argent (1987) Peu après avoir joué la sœur de Tony Montana (Al Pacino) dans Scarface, Mary Elizabeth Mastrantonio retrouve un univers très masculin dans La Couleur de l’argent, une suite de L’Arnaqueur (1961), qui voit Paul Newman en ancien joueur de billard renommé, former un jeune homme (Tom Cruise) pour qu’il devienne un pro de l’arnaque. Paul Newman a gagné la statuette dorée du meilleur acteur pour ce drame et entre ces deux hommes, Carmen est déterminée à trouver sa place, refusant d’être cantonnée au rôle de "petite copine" du héros. © Buena Vista PicturesJuliette Lewis pour Les Nerfs à vif (1992) Nouvelle nomination pour Robert De Niro grâce au remake des Nerfs à vifs, où il joue un malfrat terrifiant, qui sort de prison après une accusation de viol et s’attaque à son ancien avocat (Nick Nolte) et sa famille. Il représente particulièrement une menace pour sa fille, une adolescente jouée par Juliette Lewis, embauchée à tout juste 18 ans pour incarner un personnage plus jeune. Le spectateur est très vite mal à l’aise devant son jeu de séduction malsain avec cet homme qu’on sait violent et dangereux. © United International PicturesLorraine Bracco a été nommée pour Les Affranchis (1991) Avant Carmela Soprano, il y avait Karen Hill, épouse d’un homme ayant toujours rêvé d’être un gangster dans Les Affranchis. Seul Joe Pesci a gagné l’Oscar pour ce film, mais Lorraine Bracco (future psy de la série de David Chase) est au cœur de l’intrigue, folle de jalousie face aux aventures de son mari et indifférente à ses trafics tant qu’ils leur offrent un certain train de vie. Une vraie femme forte, une nouvelle fois déterminée, pas toujours très sympathique, et finalement aussi importante que ses confrères à l’écran. © Warner BrosWinona Ryder pour Le Temps de l’innocence (1994) Près de 20 ans après Alice n’est plus ici, Le Temps de l’innocence marque le retour de Martin Scorsese à une histoire plus féminine. Le réalisateur a d'ailleurs lui-même travaillé au scénario de l’adaptation d’un roman d’Edith Wharton traitant de l’amour impossible entre un aristocrate (Daniel Day-Lewis) et une ancienne passion (Michelle Pfeiffer) de retour dans sa vie. La comédienne de Beetlejuice, y joue la jeune fiancée du héros, et elle fut la seule actrice nommée pour ce projet. © Columbia PicturesSharon Stone pour Casino (1995) Comme Winona Ryder, Sharon Stone est la seule à avoir été nommée pour son jeu dans Casino. La seule femme au milieu d’un film d’hommes, une fois encore, puisqu’elle doit y tenir tête à De Niro, Pesci et James Woods. Arnaqueuse et manipulatrice, elle charme immédiatement le mafieux joué par Robert, mais une fois mariés, ce couple extravagant va laisser paraître de nombreuses failles et noirceurs. Un rôle en or pour la comédienne. © UniversalCate Blanchett pour Aviator (2005) Le biopic d’Howard Hughes a raflé cinq Oscars sur 11 nominations. Si Leonardo DiCaprio est reparti bredouille face à Jamie Foxx pour Ray, Cate Blanchett, dixième actrice nommée pour un rôle offert par Martin Scorsese, reçoit la statuette pour son incarnation parfaite de l’actrice Katharine Hepburn. Et dire que ce rôle devait à l’origine revenir à Nicole Kidman, qui a dû décliner à cause du tournage d’Et l’homme créa la femme… © TFM DistributionNon, Martin Scorsese ne fait pas que du cinéma d’hommes. La preuve.
Trop masculine, l’œuvre de Martin Scorsese ? Cette image colle à la peau du réalisateur de Mean Streets , des Affranchis et de The Irishman … D’ailleurs, ce dernier film a créé la polémique à cause du peu de place (et de dialogues) donnée au personnage féminin joué par Anna Paquin . Le silence de cette femme est-il le symbole d’une filmographie trop centrée sur les hommes ? Un article de Vanity Fair tente de démonter cette idée reçue en rappelant que dix actrices ont été nommées aux Oscars pour des rôles offerts par Martin Scorsese. C’est deux de plus que les acteurs !
Après avoir rappelé que Martin Scorsese a souvent révélé des talents au grand public (Sandra Bernhard dans La Valse des pantins ou Margot Robbie dans Le Loup de Wall Street , notamment), l’article présente les dix rôles de femmes fortes, souvent indépendantes et ayant des choses à dire, qui ont offert à leurs interprètes des nominations aux Oscars. Voici les détails.