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Benyamin Netanyahu et Vladimir Poutine à Moscou le 30 janvier.
© Sipa Press

De Trump à Poutine, Netanyahu joue avec le plan de paix

Le Premier ministre israélien était jeudi à Moscou pour parler avec Vladimir Poutine de l’initiative américaine pour le Proche-Orient

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Un jour à Washington, l’autre à Moscou. Benjamin Netanyahu profite de l’annonce du plan de paix américain pour apparaître aux côtés des grands de ce monde à l’approche d’élections législatives déterminantes pour son avenir politique à la tête de l’Etat d’Israël. Jeudi 30 janvier, le Premier ministre israélien a dévoilé les détails de l’initiative américaine pour le Proche-Orient à Vladimir Poutine. Et, cerise sur le gâteau, il est parvenu à obtenir la libération, hier, de l’Israélo-américaine Naama Issachar, emprisonnée depuis neuf mois en Russie pour « trafic de drogue ». Et s’est affiché aux côtés de l’ex-détenue et de la mère celle-ci, avant leur départ de Moscou pour Tel-Aviv.

« Les relations entre Israël et la Russie sont meilleures que jamais », s’est réjoui l’homme fort du Likoud, remerciant chaleureusement son hôte russe pour la grâce accordée à la prisonnière.

Cette libération, comme l’annonce du plan de paix du président américain, ont été accueillies très favorablement en Israël. « Ce plan, c’est notre proposition !, confie un conseiller de Benjamin Netanyahu, reconnaissant qu’il est particulièrement déséquilibré. Mais, il peut faire l’objet de discussion. Mike Pompeo (N.D.L.R. : le secrétaire d’État américain) a bien dit à l’intention des Palestiniens : si vous avez une contre-proposition, parlons-en ! »

Annexion. Non négocié avec les dirigeants palestiniens, ce plan de paix pour le Proche-Orient est une coproduction israélo-américaine, les Etats-Unis ayant surtout tenu la plume sous la dictée des Israéliens. Son annonce en pleine campagne électorale israélienne a détourné momentanément l’attention des médias de la procédure judiciaire visant l’ex-Premier ministre. « Le 2 mars, ce sera notre troisième élection en moins d’un an, ajoute le conseiller. Il faut lire les développements politiques liés à ce plan dans ce contexte. »

Tous les deux présents à Washington, les deux principaux favoris de l’élection, Benjamin Netanyahu, et Benny Gantz, à la tête de la coalition Bleu et Blanc, cherchent à tirer profit de cette annonce. Bibi a lancé les hostilités sitôt le plan dévoilé, convoquant un conseil des ministres dès dimanche pour entériner l’annexion de la Vallée du Jourdain et des colonies de Cisjordanie, que Washington souhaite faire passer sous souveraineté israélienne.

La coalition gouvernementale n’a pas voulu lui accorder ce bénéfice. Peu importe, Bibi va dorénavant jouer la carte de celui qui a essayé mais a été empêché de réussir. De son côté, Benny Gantz a demandé que la Knesset se prononce sur la totalité du plan. Il cherche ainsi à diviser l’alliance menée par le Premier ministre. Les partis ultrareligieux, alliés du Likoud, ne peuvent pas accepter un plan qui prévoit la reconnaissance d’un Etat palestinien même s’il acte de l’annexion des territoires occupés.