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Sonny Perdue
© Sipa Press

Commerce: l’administration Trump persiste à vouloir un volet agricole dans l’accord avec l’UE

En visite en Europe, le ministre américain de l’Agriculture ne voit aucune raison pour que le sujet ne soit pas sur la table

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L’Union européenne a beau répéter qu’il est hors de question de mettre l’agriculture au menu des discussions commerciales avec les Etats-Unis, l’administration Trump persiste à vouloir l’inscrire au menu. « Quand vous voyez la disparité des échanges (de produits agricoles) avec un déficit annuel de 10 à 12 milliards de dollars quand nous comptons deux fois plus de consommateurs que l’UE, nous pensons que ce n’est pas soutenable et raisonnable. C’est le seul moyen de résoudre nos différends et notre Président veut que les produits agricoles soient inclus (...) Nous avons dressé une liste de barrières non tarifaires imposées par l’UE et nous pensons qu’ils seront probablement sur la table de discussion », a ainsi expliqué lors d’une conférence de presse téléphonique Sonny Perdue, le ministre américain de l’agriculture, au sortir d’une tournée européenne.

Visiblement fâché avec les données démographiques – son pays compte 327 millions d’habitants contre 443 millions pour l’Union européenne, hors Royaume-Uni –, cet ancien vétérinaire et pilote de l’US Air Force qui a commencé sa carrière dans les rangs démocrates avant de passer côté républicain n’entend pas les réticences sanitaires de Bruxelles vis-à-vis des produits agricoles américains. « Nous produisons en suivant les standards internationaux et l’Europe les a reconnus. A elle de s’y confirmer. Nous ne lui demandons pas de baisser ses standards mais de se baser sur la science pour reconnaître les produits sûrs », continue Sonny Perdue. En la matière, le Royaume-Uni n’aura pas plus de traitement de faveur. Répondant aux déclarations de la ministre britannique de l’Agriculture Theresa Villiers, selon laquelle les bœufs aux hormones et les poulets américains lavés au chlore n’entreront pas sur le marché britannique dans le cadre du futur accord de libre-échange conclu entre son pays et les Etats-Unis, l’Américain a dénoncé des propos « malheureux et à très courte vue ». « Nous devons commercer sur des bases scientifiques solides en matière de santé et de nutrition », a-t-il martelé.

Davos. Celui qui fut aussi l’ancien gouverneur de Georgie a pu rencontrer le Commissaire européen Paul Hogan et son homologue à la santé Stélla Kyriakídou lors de sa tournée. Il dit avoir eu des contacts « très productifs ». « Je pense qu’il y a là une opportunité de relancer les relations entre l’UE et les Etats-Unis. Tout le monde a vu la grande conversation entre la présidente de la Commission et notre Président à Davos, nous avons l’espoir de conclure ces affaires dans des semaines plutôt que dans des mois. » Là encore, Sonny Perdue ne semble pas avoir la même vision des événements que les observateurs. L’hôte de la Maison Blanche a certes rencontré Ursula von der Leyen, la semaine dernière, mais c’est pour la menacer de droits de douane sur les automobiles européennes si aucun accord commercial n’était trouvé entre Washington et Bruxelles. Et la présidente de la Commission pourrait se rendre début février aux Etats-Unis pour tenter de calmer le jeu.