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Incinérateur d'Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.Jeanne Menjoulet, flickr

Trois d'incinérateurs à l'arrêt en Île-de-France, les déchets ménagers bloqués

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Trois incinérateurs sont à l'arrêt total en Île-de-France suite au mouvement gréviste des salariés, appelant au retrait de la réforme des retraites. Une action qui perturbe l'élimination des 6000 tonnes quotidiennes de détritus provenant de la capitale et de sa couronne.

Trois sites d'incinération des déchets d'Île de France sont bloqués. Dans la salle des commandes, une douzaine de salariés en grève est dos à ses écrans. Casques de sécurité vissés sur la tête et gilets fluorescents glissés sur le dos, ils bloquent depuis le 23 janvier l'incinération des déchets ménagers de 85 communes dans la région, soit 6000 tonnes par jour. 

En signe d'action contre le projet de réforme des retraites, la CGT Energie-Mines met à l'arrêt les trois postes stratégiques de la région. Les incinérateurs concernés sont ceux d'Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, d'Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine et Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. Les déchets, n'étant plus incinérés, sont acheminés à plus de 50 km de la capitale, à la décharge de Claye-Souilly, une solution d'urgence qui coûterait 400 000 euros par jour, selon LCI. 

Martial Lorenzo, directeur général du Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères, Syctom, gérant le site, évoque auprès de francetvinfo.fr une "catastrophe écologique qui risque de bloquer la collecte" et pourrait "présenter un risque" dans l'alimentation des hôpitaux parisiens et d'environ 300 000 logements franciliens.

"Nous allons vite arriver à la saturation des fosses d'enfouissement"

Pour la CGT, c'est une action "inédite". Quoique largement occultée par la grève qui émane des transports, ce mouvement coordonné pourrait très rapidement tourner à la catastrophe. En effet, les tonnes de déchets non-incinérées sont pour le moment enfouies. D'où la "catastrophe écologique" évoquée par Martial Lorenzo. Autre problème, "les transports, beaucoup de véhicules (sont) sur la route, puisque les camions doivent faire 50km", poursuit-il. 

Le Syctom, qui jusque-là avait réussi à s'organiser, est en proie à l'inquiétude, la prolongation du mouvement fait planer une incertitude quant à la gestion de ces déchets dans les semaines à venir. "Nous allons vite arriver à la saturation des fosses d'enfouissement, et lorsqu'il n'y aura plus de capacité d'enfouissement, alors les déchets ne pourront plus être ramassés en ville", témoigne l'organisation au figaro.fr.

Du côté des grévistes, la CGT a annoncé mardi la reconduite des actions jusqu'au 3 février. Olivier Fégueux, responsable Île-de-France de la Fédération Nationale Mines Énergie CGT, indique au média militer pour le retrait de la réforme des retraites ainsi "qu'une vraie prise en compte de nos exigences par le gouvernement". 

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