Le RNI parviendra-t-il à préserver l’indépendance de l’IRCAM ?
Le projet de loi organique portant création du Conseil national des langues et de la culture marocaine est au cœur d’un nouveau bras de fer entre le PJD et le RNI. Les députés de ce dernier s’opposent fermement à un amendement présenté par le gouvernement. Temps de lecture: 2'
by Mohammed JaaboukLe RNI d’Aziz Akhannouch réussira-t-il à sauvegarder l’indépendance de l’Institut royal de la culture amazighe ? La Colombe mène en ce sens une campagne de pression au niveau de la Commission de la culture, de l’enseignement et de la communication à la Chambre des représentants.
Ses députés ont reporté, mercredi et pour la deuxième fois, l’examen du projet de loi organique n°04.16 portant création du Conseil national des langues et de la culture marocaine.
Le gouvernement El Othmani semble avoir contribué, sans en mesurer les conséquences, à alimenter la colère des élus de la Colombe. Le processus de l’adoption du texte qui était sur le point de se conclure a été stoppé net, malgré le feu vert accordé le 31 décembre et à l'unanimité, par la plénière de la Chambre des conseillers.
En cause, l’amendement présenté, à la dernière minute, par le ministre El Hassan Abyaba visant à éviter à l'Institut d'études et de recherches pour l'arabisation (IERA), crée en 1960, de tomber sous la tutelle du Conseil des langues, comme c’est le cas pour l’IRCAM et l’Académie Mohammed VI de la langue arabe.
Une aubaine pour Akhannouch pour se rapprocher du mouvement amazigh
La montée au créneau des députés du RNI n’est pas fortuite, sachant que ses conseillers parlementaires avaient voté en faveur de l’amendement présenté par le gouvernement, d’abord le 24 décembre à la commission de l’enseignement et des Affaires culturelles et sociale et ensuite à la plénière du 31 décembre de la Chambre haute.
«La participation du président du parti, le 12 janvier à Agadir, au festival organisé à l’occasion du nouvel an Yennayer a chamboulé le cours de l’adoption de la loi organique 04-16», nous confie une source bien informée.
«Les représentants du mouvement conviés à prendre part à l’événement ont demandé à Aziz Akhannouch d’agir pour que l’IRACM garde son indépendance à l’instar de l’action des islamistes du PJD en faveur de l’institut de l’Arabisation, créé seulement par décret ministériel et non pas par Dahir royal», explique-t-elle. Cette festivité dans la capitale du Souss a ainsi été suivie par le blocage du projet de loi organique n°04-16 en deuxième lecture à la Chambre des représentants.
Aziz Akhannouch et les siens sont tenus d’apporter des gages de leur volonté de s’ouvrir sur les composantes du mouvement amazighe, connues pourtant pour leur prise de distance avec les opérations électorales. Le RNI n’est d’ailleurs pas le seul à les courtiser, le Mouvement populaire et le PAM le sont également.
A rappeler que l’amendement de la discorde a été d’ailleurs rejeté par l’ancien ministre de la Culture et communication, Mohamed Laarej, au grand dam du PJD et de l'Istiqlal.