Financement des TPE Un projet sociétal

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Par Ahmed Charaï

L’audience royale accordée pour la présentation d’un programme de financement des TPE, n’est pas uniquement un événement financier. Il y a, derrière, une véritable vision du Roi Mohammed VI, qui s’inscrit avant l’heure, dans le projet du nouveau modèle de développement. Le projet prévoit une enveloppe de six milliards de dirhams étalée sur 3 ans. Toutes les institutions y collaborent, le ministère des Finances, Bank Al Maghrib, et le système bancaire. Sur ces crédits, les banques auront accès à un refinancement au taux de 1,25%. En contrepartie elles ne pourront plus exiger des garanties personnelles, ce qui constituait le principal barrage au crédit pour les jeunes porteurs de projet.
Mais au-delà, il y a la mise en place d’une structure d’accompagnement, de commissions régionales et surtout
de l’implication de deux banques dans le milieu rural. Ce projet intégré découle d’une vision d’ensemble et il faut souhaiter que sa mise en œuvre soit réussie. La vision d’ensemble est caractérisée par plusieurs aspects. Faciliter l’accès au financement en est le principal. Mais les porteurs de projet auront aussi l’accompagnement nécessaire pour se donner les meilleures chances de réussite. Les structures régionales répondent à un choix stratégique, deux banques, déjà implantées, en milieu rural, s’engagent à renforcer la bancarisation et à promouvoir ces financements.
La jeunesse marocaine sera la première bénéficiaire de ce programme. Tel qu’il est conçu il devrait créer, selon le ministre des Finances, 27.000 emplois directs par an. C’est loin d’être négligeable, surtout si cela concerne l’ensemble du territoire, y compris le monde rural.
Politiquement l’impact, si cela fonctionne, est beaucoup plus important. Le message adressé à la jeunesse est positif: vous pouvez rêver, devenir votre propre employeur, vous serez soutenus par des structures dédiées. Cela nous changera des discours ambiants souvent démobilisants.
Les structures régionales auront nécessairement une vision qui déroule des projections de la région. C’est un autre outil au service de la régionalisation.
Ce programme, adossé a une véritable vision est une chance.
La mise en œuvre, son évaluation constante, doivent être au centre des préoccupations de l’Exécutif. C’est une lapalissade, mais le passé, le crédit jeunes promoteurs par exemple, nous démontrent que faute de rigueur, de belles idées échouent. Ceux qui sont chargés de la mise en œuvre ont une responsabilité historique.