Le piège

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La ministre de la Santé Danielle McCann a annoncé que les patients souffrant de problèmes psychiatriques pourraient demander l’euthanasie puisque le critère de « fin de vie » sera bientôt supprimé. Face au débordement de colère des citoyens, Québec a décidé de mener une consultation sur le sujet avant de légiférer.Pourtant, la loi que l’Assemblée nationale a votée à l’unanimité en 2014, et que la majorité des Québécois encensait, mentionnait explicitement les « souffrances psychiques ». J’avais d’ailleurs amplement écrit sur le sujet. Alors, pourquoi ce réveil brutal ? Pourquoi cette insurrection idéologique à retardement ?

Subterfuges

Dans le cas de l’institutionnalisation de l’euthanasie, comme dans une multitude d’autres dossiers, la population est tombée dans un piège savamment tendu par l’élite politique.

D’une part, pour aveugler la raison, elle attise l’émotion, surtout lorsque l’agenda politique s’accompagne d’enjeux éthiques, sinon civilisationnels. L’intelligentsia politique use alors de subterfuges lexicaux, comme l’expression « soins de fin de vie », et joue sur l’humanité des individus pour faire oublier que la loi vise ultimement à permettre à l’État de tuer en toute légalité.

D’autre part, elle entretient volontairement une myopie intellectuelle en n’offrant qu’une interprétation individuelle, réductrice et ponctuelle des lois, sans en révéler tous les tenants et aboutissants.

Mensonge

Or, cette technique est malhonnête. Toute politique prépare le terrain à la suivante. Tout étant interdépendant, une analyse holistique s’impose.

La loi de 2014 a pavé la voie à l’élargissement de l’euthanasie aux maladies mentales. Et si cette dérive est acceptée, le jour viendra où, par souci « d’équité », les législateurs voudront également inclure les personnes handicapées, celles atteintes de maladies chroniques ou de troubles génétiques, les trisomiques et, pourquoi pas, les malades qui coûtent cher au système !

Ce qui a débuté sur un fond de compassion pourrait ultimement conduire à l’eugénisme. J’exagère ? Peut-être ! Mais voulons-nous réellement risquer notre avenir aux mains d’une élite politique animée d’une logique mortifère ?