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Mster V sort son nouvel album — FIFOU

Crédibilité, soutiens musicaux, humour… Mister V se confie à « 20 Minutes »

Rappeur, youtubeur, humoriste… Il revient avec un second album, « MPV »

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Certains se marrent devant ses vidéos YouTube, d’autres l’ont aperçu sur grand écran, dans Place publique d’Agnès Jaoui ou All Inclusive de Fabien Onteniente. Fin 2019 il créait l’événement en intégrant le jeu vidéo NBA 2K20, et tout récemment, il apparaissait aux côtés de Will Smith pour ravager une « fury room » parisienne.

Mais c’est avec la musique que Mister V a décidé d’entamer 2020, avec la sortie ce vendredi de son deuxième album rap MVP, près de trois ans après Double V, un disque couronné de succès, et notamment de platine. Crédibilité, soutiens musicaux, humour… 20 Minutes a posé quelques questions à Mister V, un artiste couteau suisse qui a choisi de ne pas choisir.

Que signifie « MVP », le titre de votre album ?

Au basket, à la NBA, le meilleur joueur de la saison est sacré « MVP » (« most valuable player »), mais dans mon sens ça a plusieurs significations, comme l’évolution notable entre le premier et le deuxième album. Sur la pochette de MVP, on me voit avec une Fiat Panda dans l’esprit Transformers, alors que sur le premier elle apparaissait avec des ailes, très homemade. Là on est revenu sur Terre, ce n’est pas vraiment un album de la confirmation, mais on y est maintenant, ce n’est plus un entre-deux où on se cherche, on commence à se trouver. Mais j’ai encore des choses à faire et je ne me considère par comme ayant atteint mon apogée, loin de là.

MVP LE 31/01/20 DANS LES BACS // PRÉ-COMMANDE OUVERTE // LIEN DANS MA BIO (d’ailleurs tu y trouveras une autre surprise 🤔🤔🤔) // Le premier extrait « Jamais » feat @plkpb dispo partout ☄️🤘🏽

C’est vrai que le rappeur Damso vous a encouragé à faire ce deuxième album ?

J’avais déjà en projet de le faire mais il m’a boosté à mort, il a fait en sorte que je reçoive une multitude de prod grâce à un appel sur Instagram. J’ai reçu 16.000 prod en 3 jours, ça donne une idée de l’impact de Damso sur la musique en France et sur les beatmakers… Et je m’excuse auprès de tous les compositeurs qui m’ont envoyé des mails et à qui je n’ai pas donné de réponses, mais je n’ai pas eu le temps de tout écouter, j’y serais encore je pense ! J’avais quand même déjà prévu de faire un deuxième album dans le sens où j’avais été choqué et surpris des retours pour Double V, j’étais super content. Mais j’étais resté un peu sur ma faim parce que tu ne peux pas tout faire sur un premier album, d’autant plus que dans ma position, un mec qui vient de l’humour et qui fait de la comédie, tu peux avoir des idées reçues, des blocages… Mais le premier a été disque de platine, alors pourquoi s’enfermer dans une sorte de « je veux plaire à tout le monde » ? Non, on y est. Certains monteront dans le train, d’autres resteront sur le quai. On verra ce que ça donnera mais disons qu’il y a beaucoup moins d’hésitation.

Avez-vous l’impression d’avoir gagné en crédibilité ?

Le retour des gens du milieu me permet de m’assurer plus de crédibilité que lorsque j’ai commencé, les gens sont beaucoup moins sceptiques qu’avant. Maintenant, je ne considère pas que c’est acquis, que je fais partie du rap game comme un Vald ou un Fianso, les mecs de la scène actuelle du rap français. Je n’ai pas du tout envie de dire « je suis à votre table les gars ! » Je fais mon truc, ce n’est pas pour autant que je me présente dans les interviews comme Mister V, « avant tout rappeur ». Non ! Finalement je suis ce que les gens veulent que je sois, je m’en fous. Je fais ce que je veux et on verra comment c’est reçu, dans tous les cas je suis allé au bout du projet, je vais le défendre à fond.

PLK, Jul et Dosseh sont en feat sur cet album. C’est plus facile d’approcher ces artistes désormais ?

Sur le premier j’avais eu des artistes comme Hayce Lemsi et Volts Face en featuring. Je les remercie pour ça parce que ça a été les premiers à me donner de la force et à vraiment me soutenir là-dedans. Ils m’ont aidé à ce que les gens prennent ça au sérieux. Sur le deuxième, j’ai envoyé à des rappeurs des sons quasiment finis en leur disant qu’une partie leur était réservée si ça les intéressait. Je leur explique pour qu’ils comprennent que ce n’est pas à l’arrache. Il n’y a plus qu’à poser et ça permet de montrer que la démarche est sincère et sérieuse, et pas une énième parodie.

Justement, vous parodiez parfois le monde du rap, est-ce difficile de passer de l’humour au sérieux, et de le faire comprendre aux gens ?

Ça a été aussi tout le travail de cet album. Rap vs Réalité 2 est la vidéo la plus vue de l’année [ en France en 2019], c’est une parodie de rap, et là j’arrive avec un album 100 % premier degré. Mais les gens ont aussi capté que certes je parodie le rap, mais je le fais en étant fan de cette musique. Quand je fais une parodie de Koba LaD je ne la fais pas pour me moquer de lui mais parce que je kiffe ! J’ai envie d’en rigoler plus que de m’en moquer, c’est plus une sorte d’hommage marrant. Avant même de faire des vidéos, je faisais du rap, j’ai toujours eu ça à cœur, et l’envie de faire quelque chose de bien. Mais évidemment, dans la vie de tous les jours et pour faire la promo, c’est un exercice compliqué, la frontière est très fine. Par exemple, pour cet album, je fais des vidéos un peu marrantes mais je sais qu’il y a des limites à ne pas dépasser. Ou alors, quand je fais une interview, je sais que je défends un projet rap donc je dois aussi amener du sérieux. C’est plus mentalement où il faut réussir à bien savoir qui on est et où on va. C’était aussi le travail de 2019 de savoir comment me positionner dans cette carrière. J’ai choisi d’avoir un côté sérieux musical, mais je n’ai pas envie pour autant de délaisser le côté comédie, parce que c’est moi. Mais tant que je reste sincère, honnête et vrai, je pense que les gens ont compris et que ça leur fait du bien un peu de voir un gars qui prend ça au sérieux mais qui sait aussi mettre de la distance.

Donc YouTube et l’humour, ce n’est pas pour autant terminé ?

Pas du tout ! Pourquoi je devrais arrêter l’un ou l’autre ? C’est juste que ça ne s’est jamais vraiment fait par le passé et qu’en France on aime bien étiqueter une personne, la mettre dans une case et lui dire qu’elle n’en sortira pas. Je n’aime pas aller où les gens m’attendent tout le temps, j’aime faire ce qu’il me plaît. En 2019 ce que j’ai préféré c’est être en studio, cette année ça va être chanté mes chansons sur scène. J’ai aussi écrit un film et je devrais commencer le tournage, 2021 je vais kiffer faire du cinéma, 2022 je reviendrai peut-être sur YouTube et je kifferai être youtubeur à plein temps…

La chance que vous avez eue pour lancer cette carrière, est aussi d’avoir pu constituer une forte communauté de fans avant ?

Oui je ne suis pas arrivé avec le parcours classique du rappeur qui fait des open mics avec trois mecs bourrés qui ne connaissent pas les paroles de tes chansons… Non non ! Mais j’ai amené ça au fur et à mesure de ma chaîne musique. Je ne suis pas arrivé du jour au lendemain en disant « salut moi j’aime le rap c’est ma passion ! » Ça s’est fait petit à petit sur pas mal d’années, j’ai installé le délire au fur et à mesure. Et j’ai commencé à rapper quand j’étais adolescent, quand j’avais 11 ans. C’était quelque chose que je faisais avant mais que je n’assumais peut-être pas, j’étais plus dans l’humour, mais j’avais cette envie au fond de moi. J’ai senti que j’allais avoir des regrets si je ne faisais pas quelque chose. Quitte à ce que je perde au change. Mais j’ai tenté et ça a marché.

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