Le cercueil de Michou applaudi à son entrée à l'église Saint-Jean de Montmartre
by La Provence (avec AFP)Le cercueil de Michou a été applaudi par une foule de plusieurs centaines de personnes à son entrée dans l'église Saint-Jean de Montmartre, aujourd'hui, à l'occasion des obsèques de cette figure parisienne.
Brigitte Macron, Alain Juppé, Helena Noguerra, Bernard Montiel, Patrice Laffont, Claude Lelouch ou encore Anny Duperey étaient présents à l'arrivée du corbillard bleu, la couleur fétiche du patron du célèbre cabaret transformiste qui porte son nom, décédé dimanche à 88 ans. "J'aimais le cabaret et un jour j'ai déboulé chez toi et j'ai découvert un état d'esprit. Et je suis devenue une abonnée. Ce cabaret, je ne l'ai jamais quitté pendant 45 ans. Tu as fait plus pour la tolérance que tous les discours... Maintenant tu vas te reposer", a dit Anny Duperey au cours d'un hommage dans l'église, à trois minutes du cabaret.
Les discours des obsèques sont retransmis sur des hauts parleurs à l'extérieur de Saint-Jean de Montmartre, dont les grilles sont ornées de deux photos de Michou, pour toutes les personnes qui n'ont pas pu entrer à l'intérieur. Michou repose dans un cercueil bleu capitonné, conformément à ses volontés. Il sera ensuite inhumé au cimetière Saint-Vincent de Montmartre. Le personnel du cabaret de la rue des Martyrs - qui l'appelait "maman" - assiste à la cérémonie.
Le manège sur la place à côté de l'église est décoré en bleu, avec une grande photo de Michou. "Pas de dress code bleu, mais les personnes qui le souhaitent peuvent venir avec une petite touche de couleur bleue. La cérémonie religieuse sera ouverte au public, mais l'inhumation se déroulera en petit comité", avait fait savoir lundi l'entourage du personnage.
Des voisins de l'église avaient déployé des drapeaux bleus aux fenêtres. De son vrai nom Michel Catty, "Michou" avait ouvert en 1956 son établissement qui a accueilli tous les jours pendant plus de 60 ans célébrités et inconnus venus dîner devant le spectacle d'artistes transformistes reprenant les chansons des grandes stars de l'époque.
"J'ai la chance d'être un homosexuel notoire et aimé", disait celui qui était devenu une figure de "la butte", qui recevait une fois par mois dans son petit établissement des personnes âgées du quartier. Dans ses mémoires parues en 2017, Michou souhaitait que son cabaret s'arrête après sa disparition. "Je veux que cette maison disparaisse avec moi. Cela peut paraître prétentieux, mais le cabaret ne me survivra pas", écrivait-il.