LDT vu par deux ex-footballeurs qui ont choisi la médecine

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Seul joueur actif de la NFL diplômé en médecine : le phénomène Laurent Duvernay-Tardif est bien connu partout au Québec et même aux quatre coins de l’Amérique. Dimanche, celui que plusieurs surnomment LDT tentera de conquérir un premier championnat avec ses coéquipiers des Chiefs de Kansas City. Le Soleil s’est entretenu avec Carl Laverdière et Pierre-Luc Dussault, deux natifs de Québec qui ont été coéquipiers de Duvernay-Tardif avec les Redmen de McGill et qui, comme lui, ont choisi la médecine.

«À sa dernière année avec l’équipe, Laurent faisait sa troisième année de médecine, comme moi je fais présentement. Alors maintenant je sais quel genre d’horaire il pouvait avoir», signale Laverdière, un ancien des Titans du Cégep de Limoilou qui a évolué avec les Redmen comme joueur de ligne défensive. 

Des «volées»

«Laurent pratiquait une fois par semaine environ, et comme il est un joueur de ligne offensive, il pratiquait contre moi. Il me sacrait une “volée”, il faisait ce qu’il voulait avec moi», se souvient Laverdière, qui a entrepris sa médecine après avoir complété un baccalauréat en génie mécanique en 2017. «Je l’ai battu une fois à l’entraînement... Le lendemain, il n’était pas censé venir à la pratique, mais il a finalement décidé de venir et il s’est vengé!», ajoute-t-il.

«Comme plusieurs le savent, Laurent est une très bonne personne, mais quand il embarque sur le terrain, il y a une switch qui flippe et il devient très intense», poursuit-il.

«Laurent a été joueur de ligne défensive avec le Phénix du Collège André-Grasset et à ses débuts à McGill avant de passer en ligne offensive. Au départ, sa technique n’était peut-être pas au niveau de certains autres joueurs, mais il était tellement dominant athlétiquement que ça compensait», se souvient Laverdière.

Présence rassurante

Pour Dussault, lui aussi un ancien des Titans de Limoilou qui a occupé le poste de quart-arrière réserviste à McGill, la présence de LDT à ses côtés quand il sautait sur le terrain était rassurante. «Ce n’est pas compliqué, tant physiquement que pour sa technique, il était meilleur que tout le monde. J’étais content de le voir quand j’embarquais dans un match. Il avait un talent extraordinaire au football, alors il n’avait pas besoin de faire beaucoup de trafic. À l’époque, la question était de savoir s’il allait être repêché dans la NFL», explique celui qui a aussi eu la chance d’avoir Duvernay-Tardif comme tuteur durant ses années dans un programme préparatoire à la médecine.

«C’était incroyable. Il passait à la bibliothèque étudier avant les entraînements. Il étudiait sa médecine dans le bus durant les voyages et il était quand même le meilleur sur le terrain. En plus de tout ça, il trouvait du temps pour être mon tuteur. Il n’y a pas grand monde qui serait capable de faire tout ça», explique celui qui a abandonné le football après sa première année universitaire devant les difficultés à concilier le sport avec les exigences de ses études en médecine. Carl Laverdière, lui, a cessé de jouer au football après avoir subi quatre commotions cérébrales en deux saisons.

Ouvrir la porte

«Il n’y a pas beaucoup de Québécois qui se sont rendus dans la NFL. Il y a eu Louis-Philippe Ladouceur avec les Cowboys. Le dernier à avoir participé au Super Bowl est Jean-Philippe Darche, mais il n’y a pas eu beaucoup de partants à l’offensive et en défensive. Laurent a ouvert la porte à des gars comme David Foucault, qui a évolué avec les Panthers de la Caroline, et Mathieu Betts, qui a eu un essai avec les Bears de Chicago», souligne Laverdière.

«Je ne suis pas surpris, étant donné son talent, mais quand même, c’est fou qu’il soit rendu là!», reprend Dussault, qui est présentement médecin résident et a gardé contact avec Duvernay-Tardif jusqu’à l’an dernier. «En fin de compte, on a gradué en même temps! Et comme mon nom est Dussault, on était assis l’un à côté de l’autre lors de la cérémonie. Il est passé de mon tuteur à graduer en même temps que moi.»

Les deux anciens des Titans et des Redmen vont bien sûr regarder le Super Bowl et appuyer l’équipe de leur ancien coéquipier. «En étant étudiant en médecine, j’ai la perspective du parcours qu’il a emprunté et c’est encore plus impressionnant. De plus, il est un excellent exemple avec sa fondation. C’est rassurant de voir un gars comme lui pour les parents des étudiants-athlètes», termine Carl Laverdière.