Un petit éditeur a trouvé l’astuce pour s’affranchir d’Amazon
L'éditeur Vies parallèles a découvert qu'en dissimulant le code-barre sur ses livres, il est plus difficile pour le géant américain d'accepter de récupérer ces ouvrages et de les vendre sur sa plateforme.
Si Amazon, avec ses temps de livraison record, satisfait un certain nombre de clients souhaitant profiter de leurs achats rapidement, il suscite également une grande opposition. Certains producteurs, vendeurs, libraires, éditeurs, cherchent à tout prix à s'en affranchir afin de retrouver une certaine liberté et indépendance. Amazon étant légalement considéré comme un libraire lambda, mais avec une puissance de frappe hors norme. A chacun sa combine donc pour celles et ceux qui souhaitent combattre ce géant. Et celle d'Emmanuel Requette, éditeur et libraire de Vies parallèles, semble bien donner des frissons au géant américain. Son secret ? La position du code-barre sur les livres qu'il édite, rapporte le site ActuaLitté.
Ce dernier relaie un courrier que l'éditeur a fait parvenir à ses confrères libraires de France, de Suisse et de Belgique. Il y explique ainsi pourquoi le code-barre vient à manquer sur ses ouvrages, ou bien ne fonctionne pas, ou bien se trouve non pas au dos mais à l'intérieur du livre. Loin de vouloir agacer ses collègues, il explique que c'est à dessein que ce code-barre est "caché" : "Il se trouve qu'Amazon exige que chaque livre soit muni d'un code-barres fonctionnel sur la première ou sur la quatrième de couverture. Si celui-ci fait défaut, le livre ne pourra passer dans les chaînes ultra-automatisées du e-libraire et sera en conséquence refusé par ses services".
Plus un livre neuf en vente sur la plateforme
Et l'éditeur d'expliquer que, pour éviter d'être poursuivi par Amazon pour "refus de vente", il suffit aux éditeurs de "rater convenablement" le code-barre de l'ouvrage, ou de le déplacer à l'intérieur du livre, ou bien carrément de l'oublier et "d'informer son distributeur qu'il ne supportera en aucun cas les coûts d'un étiquetage", comme c'est le cas d'ordinaire. C'est grâce à cette astuce, indique Emmanuel Requette dans son courrier, que les livres édités par Vies parallèles ne sont désormais plus en vente sur Amazon. Ce qui ne l'a pas empêché de connaître des ventes à succès, évoquant notamment le cas d'un livre récent écoulé à quelque 5.000 exemplaires.