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Edouard Philippe au milieu dans bancs du gouvernement à l'Assemblée nationale. (archives) — Jacques Witt/SIPA

L’Assemblée rejette l’allongement du congés pour décès de son enfant

C’était une proposition de loi de l’UDI, mais le gouvernement ne voulait pas en entendre parler

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L’Assemblée nationale a autorisé jeudi le don de RTT en cas de décès d’un enfant mais retoqué d’extrême justesse la proposition initiale du groupe UDI-Agir d’instaurer un congé de deuil de douze jours plutôt que cinq. La proposition n’a été rejetée que par 40 voix contre 38, au terme d’un débat qui s’est rapidement envenimé. Le texte du groupe centriste, examiné dans le cadre d’une journée dédiée à ses propositions (« niche parlementaire »), avait été adopté en commission la semaine dernière, mais sans cette mesure phare. Le Medef a demandé un nouveau vote.

Le rapporteur, Guy Bricout (UDI-Agir), a tenté dans l’hémicycle de revenir au texte initial, arguant que cinq jours n’étaient « pas à la hauteur » pour « reprendre pied suite à la mort d’un enfant » et en appelant à l'« humanité » de ses collègues. Il a rappelé que chaque année en France, 4.500 enfants meurent avant d’avoir atteint la majorité. En réponse, Sereine Mauborgne (LREM) a défendu la « possibilité pour l’employeur de créer un compte de don », la ministre du Travail Muriel Pénicaud mettant aussi en avant un « élan de solidarité » avec le don de RTT pour un collègue endeuillé.

« Honte »

Mais les oppositions sont montées au créneau, disant leur « honte » du refus de la majorité d’étendre le congé, à l’instar de Pierre Cordier (apparenté LR). « On parle de la tragédie des tragédies », « douze jours, je pensais que ça passerait comme une lettre à la poste », a lancé l’insoumis François Ruffin, dénonçant une majorité « mesquine ». C’est une conception de la solidarité nationale « qui m’échappe », a encore jugé Moetai Brotherson, membre du groupe à majorité PCF, tandis que l’ex-LREM Agnès Thill a raillé « une humanité à géométrie variable » chez ses ex-collègues.

Jean-Christophe Lagarde (UDI-Agir) a dit son « incompréhension », estimant que ce congé devait être « pris en charge par la nation » et pas renvoyé à des dons entre collègues. Muriel Pénicaud lui a répondu que le texte centriste tel que rédigé ne reposait pas sur la solidarité nationale, mais sur un congé « payé 100 % par l’entreprise ». Après le rejet du congé de douze jours, Brigitte Kuster (LR) a tancé une majorité « incapable d’écouter ».

Un appel du Medef à revoter

« Quand on s’achète de la générosité à bon prix sur le dos des entreprises, c’est quand même un peu facile », lui a répondu Sereine Mauborgne (LREM), suscitant de vives protestations dans l’hémicycle. La proposition de loi a finalement été adoptée en première lecture par 46 voix et 37 abstentions.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a demandé ce vendredi un nouveau vote. « C’est une évidence et c’est lancé » a répondu dans un tweet Geoffroy Roux de Bézieux à l’ancienne présidente de l’organisation patronale Laurence Parisot, qui avait estimé un peu plus tôt que « le Medef s’honorerait à demander un nouveau vote de cette proposition ».

Que pensez-vous de cette proposition ? Pensez-vous que le congé pour le deuil d’un enfant doit être allongé ? Racontez-nous dans le formulaire ci-dessous pourquoi vous êtes en accord ou en désaccord avec cette proposition ? Vos témoignages pourront servir à l’écriture d’un article. Merci !

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