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Ntamack, Jalibert et Carbonel, trois des meilleurs 10 français — SIPA

Ntamack, Jalibert, Carbonel... Que des n°10 dans la future team de Galthié?

Le XV de France possède un réservoir de joueurs inédit à l'ouverture

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Booba n’est pas très rugby, plutôt MMA. Et quand il chante «  que des numéros 10 dans ma team » au début des années 2000, c’est surtout en référence au football. Mais la toute récente conjoncture rugbystique française nous encourage, nous oblige même, à assimiler sa punchline au XV de France. Car au cas où vous l’auriez loupé, après des années de galère à l’ouverture, notre sélectionneur va devoir faire face à un choix cornélien à l’ouverture dans les prochaines semaines, mois et années à venir. Un problème de riche qu’on n’a rarement eu dans ce pays où le 9 a souvent vampirisé le jeu, et dont l’immense Titou Lamaison se réjouit d’avance.

« On va enfin pouvoir débattre sur untel et untel, peser le pour, le contre, sur des joueurs qui, malgré leur jeune âge, ont la légitimité pour se battre pour ce poste. Mieux, je dirais que ces 10 sont également des buteurs. On retrouve des 10 avec le sens des responsabilités et de stratège. » L’avenir semble promis au trio d’ouvreurs convoqués par Fabien Galthié en marge de la préparation du Tournoi : Romain Ntamack, Matthieu Jalibert et Louis Carbonel, mais Lamaison en cite d’autres. Belleau, Plisson « qui se trouve une deuxième jeunesse », Lopez « pas encore à la maison de retraite » et même Thomas Ramos, dont le staff ne semble pourtant pas fan. « Il a un jeu de passe, de prise d’initiative et de vitesse. Dans le style, il répond à ce que le staff attend. »

Prise de décision du 10 et « plan de succession »

Mais laissons la question du titulaire à l’ouverture à nos futures discussions de comptoir et posons-nous celle des raisons de l’apparition de ce réservoir de numéros 10, résultat d’un travail de longue haleine dans les catégories de jeunes. « Notre objectif, c’était de construire la meilleure formation du monde, nous explique le DTN Didier Retière. En foot et en hand, on y arrive, il n’y a pas de raison que le rugby soit à la traîne ». Pour y parvenir, il a fallu développer la coordination entre la fédé et les clubs et développer de nouveaux outils. Par exemple :

Des intitulés de stage presque aussi barbares que vos pires formations d’entreprise, à la seule différence que ça a l’air d’avoir fonctionné pour les Ntamack, Carbonel et Jalibert. David Darricarrère, ancien coach des arrières des U20 du XV de France, assimile le trio aux qualités évoquées plus haut. « Ces garçons sont capables de respecter tout ce qui est plans de jeu mais aussi de prendre des initiatives et des décisions pertinentes. » Liste de talents non exhaustive auxquelles on peut ajouter l’imperméabilité à la pression du Toulousain, le jeu à l’instinct du Toulonnais et l’explosivité du Bordelais. Et avec, pour tous les trois, un seul but à atteindre selon Darricarrère : « devenir les futurs grands patrons de l’équipe. Ils en ont le caractère ».

Faire jouer les trois ensemble ? Possible mais pas dans l’immédiat

Trois patrons pour 15 larrons, passe encore. Trois 10 pour un seul poste, c’est une autre paire de manches. Au-delà des promesses de beaux jeux et de titres qui accompagnent la génération double championne du monde de U20, le futur du XV de France sera celui d’un gros problème de riches : peut-on associer ces trois phénomènes ensemble et si oui, comment ? On a livré notre petit schéma tactique frisson à l’ancien coach des arrières bleuets (Carbonel 10, Ntamack 12 et Jalibert 15). Le verdict est encourageant.

« L’idée c’était un peu ça. Sachant qu’au départ, ils ont un numéro dans le dos et qu’ensuite quand le jeu le demande l’un se retrouve 10, l’autre 12 et l’autre 15. Si Jalib’ n’avait pas eu de blessure et qu’on en aurait eu la possibilité, on les aurait fait jouer les trois. Parce qu’il y a tellement de combinaisons possibles avec ces trois joueurs qui accumulent en plus les super pouvoir, que ce soit le jeu au pied, la passe ou l’organisation, que ça en fluidifie même le jeu. » Pas de problème à éparpiller plusieurs 10 aux quatre coins du terrain non plus pour Titou Lamaison, qui cite à contrecœur la cohabitation Ford-Farrell en Angleterre, avant de calmer nos ardeurs.

« [Les trois ensemble sur le terrain] C’est une question un peu prématurée, j’attends de voir quel sera le cadre de jeu. Il y a quelques mois, on balbutiait notre rugby, il ne faut pas l’oublier. Autant dire que commencer à faire des combinaisons avec des jeunes qui n’ont pas encore prouvé au plus haut niveau, on n’y est pas encore. Faire face à l’Angleterre d’entrée ça peut nous permettre de voir sur quoi on partira dans les prochaines semaines et prochains mois. La question c’est, on a trois pépites, pourquoi ne pas les faire jouer ensemble ? Mais c’est du domaine de l’hypothétique, à l’horizon de trois ans je dirais. »

Retière n’en pense pas moins et exhorte à l’humilité. Aussi talentueuse soit-elle, la réussite de cette nouvelle génération de 10, dit-il, n’est pas encore garantie. Son avenir est même encore fragile comme la santé d’un Jalibert. « [Il] s’est blessé deux fois… un étranger en club peut vite arriver et prendre la place, certains peuvent mettre plus de temps à décoller que d’autres. » Sans oublier, donc, tous les autres gars capables de jouer à l’ouverture. La première liste de Fabien Galthié pour le crunch de dimanche nous rappelle combien la concurrence est rude. Des trois pépites, seul Ntamack fait figure de titulaire indiscutable. Jalibert est sur le banc et Carbonel est absent de la liste. Un seul numéro 10 dans la team.

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