Sommes-nous en dictature ou en démocratie ?

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Dans l’avion qui le ramenait d’Israël, le président a dénoncé avec emportement les « discours politiques coupables » qui menaceraient la démocratie.

« Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez !

que répondre à cette exhortation due à un énervement causé par les manifestations contre son projet sur les retraites, manifestations qui ne sont pourtant qu'une pratique démocratique. ?

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A la question « sommes-nous en dictature » ? la réponse est non ! Sans ambiguïté.

A la question « sommes nous en démocratie » ? La réponse est plus difficile, car nous sommes dans un régime autoritaire, parfois répressif où le peuple est muselé, et doit descendre, dans la rue pour se faire entendre.

Quand pour s'exprimer il n'y a que la révolte, sommes-nous vraiment en démocratie ?

Comment est-on arrivée progressivement à une démocratie bancale aggravée par le quinquennat ?

Plusieurs raisons.

Nous sommes dans un régime appelé démocratie représentative, mais cette représentativité est-elle une réalité ?

La réponse est NON !

Le peuple est-il dans sa diversité sociale représenté à l'Assemblée Nationale, lieu de décision ?

la réponse est NON !

Un système électif unique en Europe où il n'y a aucune dose de proportionnelle est-il très démocratique ?

La réponse est toujours NON !

La non représentativité de l'éventail des opinions politiques est-elle démocratique ?

La réponse est sûrement NON !

17 députés France Insoumise

7 députés Rassemblement National

350 députés LREM aux ordres du président.

Aucun député ouvrier- 4% d'employés alors que ces catégories représentent 50% de la population active, selon l’Institut Diderot

Les catégories populaires (ouvriers et employés) représentaient un peu moins de 20 % des députés lors de la première législature (1946-1951) de la Quatrième République, soit 98 députés sur 522.

Quel recul démocratique !

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A ce manque de représentativité s'ajoute le refus de référendums, qui fait que pendant 5 ans il n'y a pas de respiration démocratique. Le peuple n'a pas la parole, l'opposition est inopérante, et le président élu pour 5 ans a un pouvoir absolu pendant ces 5 ans. Pouvoir que seule la rue peut lui contester, ce qui se passe depuis 1 an et demi et qui vient du fait que le président, qui est élu en réalité sur un programme que seuls ont approuvé un quart des votants, 25% croit tel un monarque, pouvoir l'imposer à toute la population. Il confond vote d'adhésion et vote par défaut.

Donc nous avons un pouvoir autoritaire, un peuple sans possibilité d'expression, une assemblée qui n'est pas représentative, est ce cela qu'on attend d'une vraie démocratie ?

Dans l'affirmative, c'est que l'on a oublié, la définition de la démocratie

''le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.''

Alors nous renvoyer à la dictature est un manque évident de respect du peuple, de la part du président.

Nous sommes devant un enfant qui prend les français pour des gamins, qu'il faut tancer et corriger.

Il cumule les bourdes et les déclarations qui fracturent notre société.

'Moi ou la dictature', puis dans la foulée faire un parallèle entre la SHOA et la guerre d'Algérie, et par cette déclaration aggraver en France le chaos ethnique. Est-ce un comportement de président de tous les français, soucieux de la cohésion nationale ?

Espérons que c'est une lacune historique grave et incompréhensible, un énième dérapage verbal et non un calcul électoral, ce qui serait d'un cynisme absolu.

Alors, si nous ne sommes pas en dictature, monsieur le président, nous sommes dans une démocratie qui se porte très mal et qui a tous les aspects d'une oligarchie.

La France peut-elle survivre à une révolte permanente et à une fracturation communautaire grandissante ?

Pas longtemps !

Mais « en même temps » force est de constater que jamais depuis la création de la Cinquième République, jamais opposition ne fut aussi divisée, désincarnée et insignifiante permettant à Macron ne pas nourrir une crainte excessive ! La démocratie macronienne pourrait avoir encore de ''beaux'' jours devant elle !