Polémique au sujet d'un échevin molenbeekois: les 500 € par mois du "bénévole" Achaoui sont illégaux
Mathieu Ladeveze
Publié le vendredi 31 janvier 2020 à 08h44 - Mis à jour le vendredi 31 janvier 2020 à 08h46
La loi sur le travail associatif et les statuts de l’ASBL sont très clairs sur le sujet.
Début de semaine, alors qu’Abdellah Achaoui subissait une grosse pression dans la presse au sujet de sa gestion des finances de l’ASBL École des jeunes de l’Union Saint-Gilloise (EDJ), le club a annoncé la démission "volontaire" du socialiste de son mandat d’administrateur de l’EDJ. Officiellement, "il s’agissait de préserver un climat serein et propice à l’EDJ et d’éviter de porter atteinte aux réputations mutuelles", communiquait le club saint-gillois, précisant dans la foulée "qu’à aucun moment, il n’y a eu fraude financière ou d’autres irrégularités au sein de l’EDJ".
Cette démission tombe en réalité à pic pour le club, qui se dédouane ici d’une situation en contradiction avec la loi, à double titre même. Dans La DH cette semaine, Abdellah Achaoui expliquait recevoir 500 euros par mois pour son travail de directeur sportif de l’EDJ sous forme de défraiements. Ceci dans le cadre d’un contrat de bénévole permettant à des personnes déjà employées ailleurs d’être défrayées pour leur activité bénévole à condition qu’elles ne dépassent quelque 6 000 euros de revenus par an. Il reçoit également 1 200 euros par mois en tant que consultant pour la direction du club, structure privée faut-il le rappeler.
En encaissant ces 500 euros mensuels, Abdellah Achaoui enfreint la loi à deux reprises. D’une part, les statuts historiques de l’ASBL École des jeunes de l’Union Saint-Gilloise stipulent clairement que "les administrateurs agissent en collège et exercent leur mandat à titre gratuit".
D’autre part, la loi du 18 juillet 2018 régissant le travail associatif stipule, elle aussi, qu’un tel contrat de bénévole ne peut être délivré à un bénévole que par "toute association de fait ou personne morale de droit privé ou de droit public qui ne distribue ou n’octroie, directement ou indirectement, un quelconque avantage patrimonial aux fondateurs, aux administrateurs ou à toute autre personne […]."
Or, outre son (ex-) poste de directeur sportif, Abdellah Achaoui était également membre du conseil d’administration de l’École des jeunes de l’Union Saint-Gilloise… En d’autres termes, il s’octroyait lui-même un défraiement… illégal.