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Erick Muller et Thomas Samson, gérants de Muzinich & Co. (© DR)

Placements : ce fonds vise 5% de rendement en misant sur des obligations

Muzinich & Co investit sur de la dette européenne à haut rendement. Les experts de la société de gestion spécialisée dans le crédit d'entreprise anticipent une performance encore largement positive cette année.

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Les gérants de Muzinich & Co prévoient une nouvelle année de performance positive pour la dette des entreprises européennes dite à «haut rendement» (high yield), la plus risquée de la Cote. Ils anticipent une hausse voisine de 5% (coupon et valorisation comprises), après un gain proche de 10% l'an passé.

Erick Müller, directeur de la stratégie d'investissement, salue la performance l'an passé des placements réalisés dans la dette privée, grâce à l'appétit des investisseurs pour le rendement. Mais après le fort rétrécissement des écarts de rémunération avec la dette publique, les valorisations sur le crédit sont devenues «très tirées», ce qui encourage la prudence et la sélectivité.

Prudence et sélectivité

La poursuite des rachats d'actifs par les banques centrales et l'absence d'alternative devraient toutefois maintenir les «spreads» de crédit dans les plus bas. Alors que près de la moitié de la dette high yield de la zone euro affiche un rendement inférieur à 2%.

Mais le rendement moyen des emprunts notés «BB» ressort à 286 points de base sur l'échéance à cinq ans et à 347 points sur le dix ans, alors que le rendement du papier noté «B» est de 524 points sur le cinq ans et de 597 points sur le dix ans, ce qui génère des opportunités.

Selon l'expert, la croissance mondiale va rester modérée, après le net ralentissement de l'industrie survenu l'an passé qui montre des signes de stabilisation. Les exportations et l'investissement sont encore dégradés, même si des premiers signes d'amélioration voient le jour en Asie.

Le taux de défaut remonte aux États-Unis (surtout dans l'énergie) mais il est encore très bas en Europe où de nombreuses entreprises se sont refinancées, en allongeant les maturités de leurs emprunts.

Le risque d'une brutale remontée des taux d'intérêt demeure très faible, en raison du ralentissement des hausses de salaires et des prix modérés sur les matières premières.

Un fonds performant à long terme 

Le fonds Muzinich Europeyield Fund (code IE0005315449), géré par Thomas Sanson, gagnait le 23 janvier 9,2% depuis un an (19e sur 75 produits selon Quantalys), 26,1% en cinq ans (4e sur 55) et 87,5% en dix ans (3e sur 25).

Les obligations des entreprises européennes privilégiées dans le fonds d'un encours de 1,2 milliard d'euros sont notées «BB» et «B» au sein du compartiment du high yield (le fonds n'investit pas dans les ratings inférieurs où les défauts sont les plus fréquents).

Ses principales positions sont investies dans la dette des entreprises Quintiles IMS, Virgin Media, Tim spa, Cpi Property Group, Telefonica Europe, Quatrim, Vivion Investments, Netflix, Vodafone, Teva Pharmaceutical. Des emprunts comme Atlantia et Vallourec figurent aussi dans la sélection.

Les secteurs de l'immobilier et les financières sont sur-représentés dans le fonds, alors que la santé, l'automobile et la chimie sont «sous-pondérés». Le gérant reste prudent sur les secteurs les plus «cycliques», exposés au ralentissement de la conjoncture.

L'Europe compte pour 72% du portefeuille, l'Amérique du Nord pour 14% et l'Europe de l'Est pour 8%.