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RDC: l’UE maintient ses sanctions sauf pour deux officiels

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L’Union européenne a décidé lundi de maintenir pour un an des « mesures restrictives » visant 12 cadres du régime de l’ex-président Joseph Kabila, et de les lever pour deux d’entre eux, dont l’ex-ministre de la Communication.

Le Conseil européen a pris cette décision « sur la base d’une évaluation de la situation en RDC », a indiqué l’UE dans un communiqué. Bruxelles rappelle que le pays a connu en début d’année le « premier transfert de pouvoir pacifique » de son histoire.

L’UE n’a communiqué aucun nom.

De source diplomatique, l’ancien porte-parole du régime Kabila, Lambert Mende, et l’ex-chef du département de la sécurité intérieure de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Roger Kibelisa, sont les bénéficiaires de la levée des sanctions.

M. Mende est redevenu simple député. M. Kibelisa a été nommé en mars dernier assistant du conseiller spécial en matière de sécurité du nouveau chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.

« Je continue à contester le droit pour l’Union européenne de prendre des sanctions contre les dirigeants d’un pays comme la RDC qui n’est pas membre de l’Union européenne », a réagi Lambert Mende, joint par le site d’information actualité.cd.

Ces sanctions (gel des avoirs et des visas) avaient été imposées en décembre 2016 puis début 2017, pour violation des droits de l’homme et entrave au processus électoral.

Restent sanctionnés l’ancien chef de l’ANR, Kalev Mutond, et le chef du parti de Joseph Kabila et ancien candidat à la présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary.

Figure également dans la liste l’inspecteur général de l’armée John Numbi, appelé en renfort la semaine dernière auprès de l’état-major à Beni (est) pour soutenir le moral des troupes contre les groupes armés.

M. Tshisekedi a été investi président le 24 janvier après les élections du 30 décembre.

L’UE « salue les premières mesures de décrispation politique et d’ouverture de l’espace démocratique et encourage les autorités congolaises à poursuivre leurs efforts ».

Bruxelles pointe du doigt « la persistance de la corruption, du blanchiment d’argent, des atteintes au droit de propriété et du détournement de fonds publics ».

« La persistance d’un nombre élevé d’atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, ainsi que de violences, dont des violences sexuelles, nécessite une réponse judiciaire adaptée », insiste l’UE.

« Dans l’est du pays, en particulier au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri, le niveau d’insécurité et d’instabilité, l’absence de l’autorité de l’État sur certains territoires et le nombre élevé de violations des droits de l’homme commises par les groupes armés mais aussi par des agents de l’État, demeurent préoccupants », selon Bruxelles.

L’UE appelle à la réforme de « la Cour constitutionnelle et la Commission électorale nationale indépendante », pour les élections à venir.