Macron: le despote écartelé

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« L’année passée, nous étions au bord du gouffre: cette année, nous fîmes un grand pas en avant ».
Tudieu, ces mots soufflés par un conseiller rincé par tant de nuits blanches, résumeraient-ils l’atmosphère qui règne en Cour? Résumeraient-ils encore l’état d’esprit du roi, notre despote, à faire face au chaos qui semble durablement s’installer à l’initiative des jurandes qui refusent mordicus toute réforme des pensions.
Ce même conseiller, dont nous tairons le nom, se montre étrangement disert, ainsi que le veut la coutume qui vient à délier les langues lorsque le navire est sur le point de sombrer.

« Le despote est écartelé, comme démembré, supplicié par ceux de ses proches qui le pressent de maintenir le cap, quoiqu’il en coute, et ceux qui, au contraire, l’incitent à rendre les armes et à repousser aux calendes grecques cette réforme pour le moins impopulaire. Au milieu, trône le Gamin suprême, ballotté comme bouchon dans caniveau, ne sachant plus à quel saint vouer son âme.

« Pour renfort de potage, il joue de malchance, poursuit notre petit Raspoutine, sur le même ton blasé de ceux qui ont tout vu, tout su et tout entendu.

« Le Béarnais fait aux pattes par les robins, Monsieur de Levoye, ministre des Pensions, ce grand escogriffe, épinglé comme un tire-laine dans un méchant conflit d’intérêt! Ainsi que le disait Chirac le Grand, les emmerdes, ça vole en escadrille ». Et c’est le bordel dans la pirogue.

« Le roi, notre Gamin suprême, est coincé comme une vieille porte. Réforme-t-il, qu’aussitôt la plèbe se soulève. Renonce-t-il, qu’aussitôt les électeurs de droite se prennent de lui reprocher de trahir ses engagements et de capituler.

A-t-il seulement compris cela, je n’en suis point si sûr, otage qu’il se trouve être à présent de ces contradictions qui l’ont porté sur le trône.

« Nous l’avons tout récemment trouvé bien dans la Lune, notre roi, confie encore de conseiller, petit bonhomme aux allures de lutin fripé. L’on nous rapporta ainsi qu’il serait à jouer au Nain jaune en clamant à tue-tête:
– Nous fûmes disruptif; Nous fûmes immersif; Nous fûmes inclusif; Nous fûmes éruptif. A présent que la rue gronde, serions-Nous devenu déceptif?

« La vérité commande de rapporter que ce chichiteux charabia, très en vogue à la Cour depuis que Monsieur de Grangeon préside à la confection de la pensée du monarque, farde une réalité autrement prosaïque. Nul ne sait en effet où va le royaume, à présent en proie à ces mêmes errements qui causèrent la perte du prédécesseur du despote, lui-même déchiqueté par ces scholiastes, experts, imagiers et exégètes dont il faisait ses choux gras.

Il n’est de voir comment cette réforme des pensions a été portée sur les fonts baptismaux! tonne encore notre conseiller. Un bébé mal formé, chétif et braillard, oint par un curé affligé d’un incoercible bégaiement. Une scène de comédie italienne, digne de Comencini.
Qu’il est donc loin le temps où notre roi, le Gamin suprême, se prenait de claironner: « Chérie, j’ai rétréci la gauche et explosé la droite ».
Voici donc la raison pour laquelle on ne vend plus de coffrets du « Petit chimiste » à l’approche de Noël.