La Chine interdit l'usage de tout matériel informatique étranger dans les administrations publiques

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La Chine interdit l'usage de tout matériel informatique étranger dans les administrations publiques© Pixabay/PPPSDavid

L’Empire du milieu contre-attaque. En réponse aux sanctions imposées depuis le début de l’année par les Etats-Unis à son géant des télécoms Huawei, la Chine veut bannir le matériel informatique étranger des administrations publiques. Selon nos confrères du Financial Times, qui rapportent l’information, le parc devra être renouvelé d’ici à trois ans par de nouveaux PC entièrement conçus sur le sol chinois.

LENOVO EN BONNE POSTURE

20 à 30 millions d’appareils devraient être remplacés au total, selon des analystes interrogés par le Financial Times. En 2020, ce sera le cas de 30% d’entre eux. Suivront 50% en 2021, puis les 20% restant en 2022. Lenovo, dont les ordinateurs sont déjà les plus utilisés dans les services publics, pourrait être le premier bénéficiaire de cette mesure. L'entreprise est l'un des leaders mondiaux du marché PC depuis son rachat de l'activité d'IBM en 2005.

Reste que certains composants électroniques, tels que les processeurs des Américains Intel et AMD ou les disques durs du Sud-Coréen Samsung, lui sont encore essentiels. Et, comme l’expliquait L’Usine Digitale, c’est là le nerf de la guerre commerciale que se livrent les deux superpuissances. Il faudra aussi trouver une alternative au système d’exploitation Windows, malgré les efforts de Microsoft qui en a développé une version spéciale pour le gouvernement chinois. Des systèmes chinois existent déjà, mais ils ne bénéficient pas du niveau de maturité ou de l'écosystème applicatif de Windows.

LA RéPONSE LA PLUS FERME à DATE

Si ce décret fait partie d’une loi sur la cybersécurité adoptée en 2016, son entrée en application a été largement avancée du fait des tensions dans les relations sino-américaines. Pékin n’a, jusqu’ici, jamais réagit aussi fermement à l’encontre des mesures mises en place par l’administration Trump. Au-delà de l’interdiction formulée par les Etats-Unis aux entreprises nationales de commercer avec Huawei – du moins, sans une licence spéciale –, les droits de douane sur divers produits chinois ont explosé. Le pays s’était jusqu'ici borné à riposter via un mécanisme similaire d’augmentation des taxes.

Sa disposition pourrait aussi bien accélérer le développement de technologies chinoises, dans le but de rattraper la concurrence internationale… comme nuire à la recherche nationale, ralentie par un tel contretemps. Une chose est sûre : si l'Europe n'est pas partie prenante dans ce conflit, elle pourrait en ressentir aussi les effets, puisque la législation met tous les produits étrangers dans le même sac.