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Les quatre salariés étaient logés dans deux petites pièces sans chauffage et sans aération. © locale

Les employés du restaurant de sushis étaient hébergés dans des conditions indignes à Chamalières (Puy-de-Dôme)

Travail dissimulé, hygiène insatisfaisante, logement indigne... Cinq gérants et associés de restaurants thaïlandais clermontois et chamaliérois étaient devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, ce lundi après-midi, pour une impressionnante série d'infractions.

Deux pièces de 7 et 12 m2, situées au sous-sol d'un restaurant de sushis, sans aération, sans chauffage et sans sanitaires. C'est ici que les deux couples, salariés de l'établissement chamaliérois, étaient hébergés. "Une cave, quoi !", s'indigne François de Naeyer, président de l'audience correctionnelle, face aux cinq gérants et associés de cette société de restauration asiatique. "Cela ne vous a pas choqué que des gens soient hébergés dans de telles conditions ?"

Salariés en situation irrégulière

Debout les uns à côté des autres, les prévenus - quatre sont Thaïlandais - font profil bas. "Nous avons cherché des appartements mais ils ne voulaient pas être séparés", affirme l'un d'eux. "Mais quels noms auriez-vous mis sur les baux ?", lui fait remarquer François de Naeyer. Car les quatre salariés en question étaient aussi en situation irrégulière.

Autre infraction, parmi la kyrielle constatée par les gendarmes du pôle judiciaire de l'Escadron départemental de sécurité routière (Edsr 63) et les fonctionnaires de services spécialisés, en avril dernier, dans quatre restaurants asiatiques clermontois et chamaliérois, appartenant à deux sociétés. Travail dissimulé, fraude à la prestation sociale, niveau d'hygiène insatisfaisant, personnel non formé...

Méconnaissance en matière de gestion ?

"Cette affaire représente tout ce que l'on réprouve chez certains entrepreneurs indélicats", a souligné le procureur, qui a requis des peines allant de six à dix mois de prison avec sursis, des amendes et des interdictions de gérer pendant cinq ans. Me Mohamed Khanifar, avocat des prévenus, a plaidé le manque de formation et de savoir-faire de ses clients. "Cette affaire leur est tombée comme la foudre. Ils ne sont préparés ni à la délinquance ni à la gestion des affaires."

Le tribunal rendra sa décision le 22 janvier 2020.

Olivier Choruszko