Australie : Canberra en proie aux nuages toxiques
D'importants incendies touchent l'est du pays. En cause, selon les scientifiques, les conséquences d'une sécheresse prolongée et le réchauffement climatique.
by Jacques PaugamIl flotte comme un épais brouillard dans le ciel de Canberra. À l'origine de cette vaste fumée qui a envahi la capitale de l'Australie, près de 140 feux de brousse que les autorités annoncent avoir maîtrisés en raison de conditions météorologiques favorables. Une situation qui pourrait ne pas durer avec le retour mardi de forts vents et d'une vague de chaleur importante.
L'est du pays est soumis à de vastes incendies, habituels en cette saison, mais inédits par leur ampleur cette année. En cause, selon les scientifiques, les conséquences d'une sécheresse prolongée et le réchauffement climatique
Un « mégafeu » difficile à maîtriser
Il y a quelques semaines, la ville de Sidney a connu le même épisode de fumées toxiques sans que les pompiers parviennent à maîtriser le « mégafeu » qui a ravagé 250 000 hectares à moins d'une heure de voiture de la plus grande ville du pays.
« Aujourd'hui, les équipes de (lutte contre les incendies, NDLR) feront tout ce qu'elles peuvent pour consolider et renforcer les lignes de confinement », indiquait le porte-parole des pompiers de Nouvelle-Galles-du-Sud – l'État où se trouvent Sydney et Canberra –, cité par l'Agence France-Presse. Depuis septembre, 700 maisons ont été détruites, plusieurs personnes ont été évacuées et six sont décédés. En 2009, année meurtrière, le nombre de victimes s'élevait à 200 disparus.
Tornades de feu
Dans l'État du Queensland, le service des pompiers de la ville portuaire de Brisbane, menacée par les flammes, a prévenu : « Les conditions sont devenues très dangereuses et les pompiers pourraient bientôt être dans l'impossibilité d'empêcher l'avancée du feu. » Symbole des dégâts considérables causés à l'environnement, le koala Lewis, sauvé des flammes par une automobiliste en novembre, a finalement été euthanasié. La vidéo de son sauvetage était devenue virale.
Ces conditions climatiques extrêmes, avec des températures de près de 40 degrés à proximité des incendies, rendent les feux « dans certains cas tout simplement trop importants pour être éteints en ce moment », ont prévenu les services météorologiques de l'État. Phénomène rare, des « firenado », littéralement tourbillon de feu, ont même été aperçus.
Face à la crise, les États-Unis et le Canada, alliés historiques de l'Australie, ont envoyé des renforts. On estime que l'équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse, soit 2 millions d'hectares, est parti en fumée.