15 décembre, jour du jugement? – Flash boursier Bonhôte

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Droits de douane US sur les produits français? Les créations d’emplois US ont grimpé.

Les marchés ont connu sur la semaine quelques accès de volatilité, inspirés comme d’habitude par la guerre commerciale. Le rally de ces derniers mois, caractérisé par une surperformance des petites et moyennes capitalisations, a été en effet porté par l’espoir d’un accord, qui tarde pourtant à venir. A son habitude, D. Trump a soufflé le chaud et le froid avec des propos contradictoires, déclarant d’abord qu’il serait opportun d’attendre après les élections et ensuite qu’un accord était proche.

Le 15 décembre est une échéance clef. Si rien n’est conclu entre les Etats-Unis et la Chine, les premiers pourraient décider d’appliquer des droits de douane de 15% sur environ 160 milliards d’importations chinoises. Il resterait le cas échéant à la Chine environ 50 millions de dollars de produits américains à imposer en riposte. Après, en l’absence d’un report de droits, sur lequel nous tablons, la guerre devra se déplacer sur un autre front comme par exemple celui de la fixation de quotas. Donald Trump, à coup de tweets matinaux, a avancé de nouveaux pions sur l’échiquier, sans doute pour faire diversion. Un premier coup est de taxer à nouveau l’acier et l’aluminium en provenance d’Argentine et du Brésil, qui en affaiblissant leur monnaie mèneraient une concurrence déloyale. L’autre est d’introduire des droits de douane sur les produits français, allant des biens de luxe jusqu’au fromage.

Les créations d’emplois US pour le mois de novembre ont grimpé largement au-dessus des attentes, à +266’000 alors que le consensus était de +180’000, avec en plus des révisions positives pour les mois précédents. Les salaires ont progressé de 3,1% sur un an. Il y a donc pour l’heure peu d’effets inflationnistes. Ce n’est donc pas à même de changer le ton de la Fed, qui à l’issue de sa réunion mercredi maintiendra probablement le statu quo sur les taux.

Parmi les autres statistiques notables, la baisse de la production industrielle allemande de 1,7% en octobre montre que son économie n’est pas encore tirée d’affaire. Les ventes de voitures ont baissé de plus de 5% cette année et la chimie a souffert par ricochet. Les chiffres étaient bien orientés en Asie, avec le PIB japonais ressorti en progression de 1,8% annualisés alors que les estimations tablaient sur seulement 0,6%. L’indice PMI manufacturier Markit en Chine a poursuivi sa hausse en novembre, à 51,8. Par contre les exportations se sont contractées de 1,1% sur un an.

L’essentiel en bref

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Titres sous la loupe

Saudi Arabian Oil Company (ISIN: SA14TG012N13, prix: 32 riyals saoudiens)

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Jeudi dernier s’est déroulée l’entrée en bourse de la plus grande entreprise au monde, Saudi Aramco. L’intention d’une telle opération est claire : lister une partie du géant pétrolier et utiliser le capital récolté pour diversifier l’économie de l’Arabie Saoudite (70% des revenus gouvernementaux sont générés par le pétrole). Le prince du pays, Muhammad bin Salman, souhaitait initialement récolter 100 milliards de dollars en listant 5% du capital, tablant ainsi sur une valorisation de l’entreprise de 2’000 milliards de dollars. Cependant, plusieurs évènements ont empêché le plan de se dérouler comme prévu : incidents géopolitiques, baisse du cours du brut suite à des craintes concernant la croissance mondiale, frilosité des investisseurs lors d’autre IPO.

Au final, l’IPO concerne 1,5% du capital et le prix de 32 riyals saoudiens (8,50 dollars) porte la valorisation de Saudi Aramco à 1’700 milliards de dollars. Cela suffira cependant pour battre le record de la plus grosse IPO de l’Histoire, devançant de justesse Alibaba et ses 25 milliards en 2014. L’émission est libellée en riyals car l’entreprise sera listée dans un premier temps uniquement à la bourse locale, appelée Tadawul.

Le titre sera inclus dans les indices MSCI dans le courant du mois de décembre, ce qui fait que beaucoup d’investisseurs seront investis dans Saudi Aramco «par défaut». Le titre apparaît toutefois chèrement valorisé. En absolu, le secteur pétrolier n’a pas franchement le vent en poupe tant au niveau éthique (intérêt grandissant pour les investissements «verts») qu’au niveau financier (les craintes sur la croissance mondiales exercent une pression négative sur le cours du brut).

En relatif, le rendement du dividende de Saudi Aramco (4,4%) est inférieur à la moyenne des 5 plus grands acteurs du secteur (5,5%).