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Les porteurs de ce projet de « centres sociaux connectés ».

Métropole lilloise: les centres sociaux se connectent contre la fracture numérique

Le numérique gagne du terrain. Demain, il faudra sans doute actualiser son dossier de la CAF, de la Sécu, de Pôle Emploi, payer la cantine, réserver les garderies, inscrire les enfants aux clubs de sports, questionner le CCAS… par internet. Pour ne perdre personne en route s’est créée l’expérimentation « centres sociaux connectés ».

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« Comment le numérique peut répondre à une problématique sachant que le numérique ne peut répondre à tout ? »

Tout a commencé en 2016. Plusieurs centres sociaux de Tourcoing, Roubaix et Lille* et la Fédération des centres sociaux se concertent. « Avec l’idée qu’il fallait bouger face à la transition numérique. D’autant que nos usagers subissent plus que d’autres la fracture numérique », raconte Jean-Philippe Vanzeveren, directeur du centre social L’Arbrisseau à Lille-Sud. Leur force : les centres sociaux sont très présents sur le territoire. On en compte 180 dans le Nord - Pas-de-Calais. « C’est un maillage exceptionnel ! », rappelle Thierry Coulomb, directeur de la Fédération des centres sociaux. « Le numérique, si on n’y va pas, une partie de la population va rester sur le côté », martèle Djill Achiba, directeur du centre social Belencontre, à Tourcoing.

Un projet « Centres sociaux connectés » prend peu à peu forme. « On s’est dit très vite qu’on ne devait pas réfléchir pour les usagers mais ils doivent être au cœur du projet. Comment le numérique peut répondre à une problématique sachant que le numérique ne peut répondre à tout ? », insiste Jean-Philippe Vanzeveren. Une feuille de route est présentée à l’Union européenne et « centres sociaux connectés » décroche 2,7 millions d’euros qui s’ajoutent à des financements de la Région et de la MEL.

Bornes, codage et parentalité

L’enveloppe permet de travailler et de tracer des pistes de travail pendant trois ans. Des bornes numériques d’accès au droit sont installées dans les accueils de huit centres sociaux de Tourcoing, Roubaix et Lille. Des ateliers autour du codage numérique sont mis en place pour les enfants, des réflexions autour de la parentalité à l’heure du numérique ou des Fab lab sont créés. « L’objectif est aussi que le numérique puisse faciliter le travail des salariés des centres sociaux. Le numérique ne se substitue à personne mais offre de nouveaux outils. »

Trois ans plus tard, les « centres sociaux connectés » organisent un forum ouvert à tous, ce mardi au Grand Mix à Tourcoing, et ont rédigé un livret blanc à destination de l’Europe mais aussi des centres sociaux « dans le cadre d’un essaimage ». « On peut pleurer sur les baisses de financement, aujourd’hui nous montrons notre expertise. Les centres sociaux sont encore des structures d’avenir », assure Jean-Philippe Vanzeveren.

*À Tourcoing : centres sociaux des Phalempins, de Belencontre et du Virolois ; à Roubaix, le centre social Echo ; à Lille les centres sociaux de l’Arbrisseau, Lazare-Garreau et du Faubourg de Béthune ; à Faches-Thumesnil, la maison du chemin rouge.