Alcool : un adolescent sur dix admet en faire une consommation régulière

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Malgré l'interdiction de la publicité pour les alcools sur certains supports, les jeunes y restent beaucoup exposés. / MAXPPPMAXPPP / Philippe Clément

Pas suffisamment protégés du marketing des fabricants de boissons alcoolisées, en particulier sur internet, les adolescents de 17 ans ont pour 90% d’entre eux déjà bu de l'alcool. Un sur dix en boit au moins dix fois par mois.

8,5% des adolescents français âgés de 17 ans, pratiquement un sur dix, font une consommation régulière d'alcool chaque mois. Régulière, c'est-à-dire qu'ils en boivent à dix reprises au moins tous les mois. ce qui rendrait presque anecdotique le fait que neuf sur dix confessent en avoir déjà consommé à l'âge de 17 ans. Des jeunes que la loi ne protège pas assez de la publicité.

Un quart des ados affirme que la publicité leur a donné envie

Ces chiffres ressortent d'une étude publiée en ce mois de décembre par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), étude consacrée à L'exposition au marketing en faveur de l'alcool chez les jeunes, à 17 ans. Ils ont été collectés dans le cadre de la journée défense et citoyenneté, auxquels les jeunes sont convoqués, et alimentent une inquiétude : les adolescents sont extrêmement sensibles au marketing des fabricants d'alcool et y succombrent. Marketing qui n'est pas entravé par les interdictions de la loi Evin.

Selon l'OFDT, près de neuf adolescents sur dix affirment avoir été exposés à de la publicité pour un alcool et les trois quarts de ceux-ci sont capables de dire lequel, bière, vin, alcool fort, voire d'en citer plus précisément encore la marque. Ils ont ainsi donné 105 noms différents lors de leurs réponses aux questionnaires. Cela témoigne d'une mémorisation forte, un quart d'entre eux avouant que la publicité avait provoqué en eux le désir d'en consommer.

La loi ne réglemente pas la publicité sur les réseaux sociaux

Les rédacteurs de l'étude notent que "les consommations de boissons alcoolisées demeurent principalement masculines, particulièrement lorsqu’elles s’intensifient". Mais ce sont les filles comme les garçons que les professionnels du marketing pistent, en particulier sur le web. "30,7  % disent avoir vu sur Internet des images, vidéos ou publicités en faveur de l’alcool de façon hebdomadaire ou quotidienne."

Ce constat pose une véritable problématique de santé publique et de protection de la jeunesse, à laquelle la loi Evin ne répond donc pas de façon satisfaisante. Elle ne sait pas traiter la diffusion de contenus promotionnels par les réseaux sociaux, "contenus "communautaires" qui ne sont pas assujettis aux restrictions légales imposées aux producteurs et annonceurs en France." Un vide dont il devient crucial de débattre.