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123RF/Aleksandr Davydov

Une multitude d’écarts de revenus en défaveur des gens racialisés au Canada

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OTTAWA - La croissance rapide de la population racialisée au Canada ne s’accompagne pas d’une amélioration correspondante de l’égalité économique, selon une étude publiée lundi.

Des données du recensement de 2016 analysées par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) indiquent une multitude de désavantages économiques à appartenir aux minorités visibles.

Ainsi, le taux de chômage de la population racialisée était de 9,2 pour cent comparativement à un taux de 7,3 pour cent pour les personnes non racialisées. Le taux le plus élevé était celui des femmes racialisées, de 9,6 pour cent, et était suivi de celui des hommes racialisés, de 8,8 pour cent. Celui des hommes ne faisant pas partie des minorités visibles s’élevait à 8,2 pour cent alors que celui des femmes non racialisées a été mesuré 6,4 pour cent.

Le rapport du CCPA signale aussi qu’en 2015, les hommes racialisés gagnaient 78 cents pour chaque dollar gagné par les hommes non racialisés. Cet écart de revenus est resté inchangé depuis 2005.

Les femmes racialisées gagnaient quant à elles 59 cents pour chaque dollar gagné par les hommes non racialisés alors que les femmes non racialisées gagnaient 67 cents pour chaque dollar gagné par les hommes non racialisés. La réduction de cet écart a connu très peu de progrès au cours des dix années étudiées.

L’étude a aussi examiné les différences de revenus tirés du patrimoine entre les populations. L’écart entre personnes des minorités visibles et celles qui n’en font pas partie est clair: 8,3 pour cent de la population racialisée âgée de plus de 15 ans déclarait des gains en capital, comparativement aux 11,9 pour cent de la population non racialisée.

De plus, le montant moyen des gains en capital des Canadiens non racialisés, de 13 974 $, était de 29 pour cent plus élevé que le montant moyen des gains des Canadiens racialisés, de 10 828 $. Le quart de la population racialisée âgée de plus de 15 ans a déclaré un revenu de placements comparativement à 30,8 pour cent de la population non racialisée.

Le revenu de placements moyen pour la population non racialisée a été de 47 pour cent plus élevé que la moyenne pour la population racialisée.

Le CCPA a observé que les immigrants non racialisés réussissent mieux et plus rapidement que ne le font les immigrants racialisés. De plus, l’inégalité de revenu entre les Canadiens racialisés et ceux qui ne le sont pas perdure jusqu’à la deuxième ou troisième génération, ce qui fait croire aux auteurs de l’étude que l’immigration n’est pas le seul problème.

Tant les hommes que les femmes qui s’identifiaient comme Noirs avaient des taux d’activité plus élevés que ceux de leurs homologues non racialisés; pourtant, ils avaient des taux de chômage plus importants et des écarts de salaire plus grands que la moyenne pour tous les travailleurs racialisés.

Le CCPA conclut en indiquant aux responsables qui élaborent des politiques que l’élimination de la discrimination sur le marché du travail que vivent les travailleurs racialisés nécessitera une compréhension plus approfondie du racisme et des différentes manières dont il se manifeste. En l’absence de politiques audacieuses pour combattre le racisme, cette inégalité économique ne se résorbera pas, selon l’étude.