Jacques Chirac était "assez cynique avec ses proches"

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Suivre depuis plusieurs décennies la politique française, c'est aussi percevoir les personnalités différentes de ses cadors. Figure du journalisme politique, Catherine Nay, a côtoyé depuis 1968 les plus éminentes personnalités de la République, et notamment les Présidents français. Dans le premier tome de ses mémoires, Souvenirs, souvenirs, elle revient sur trois décennies de la vie politique française couvertes en tant que journaliste, du crépuscule du général de Gaulle, à l'élection de Jacques Chirac en 1995. Dans un entretien à Nice-Matin, elle revient notamment sur sa perception du président de la République décédé le 26 septembre dernier.

Très vite, Catherine Nay confie avoir perçu beaucoup de tendresse chez Jacques Chirac. Sans toutefois trouver "qu'il a été un grand Président". Mais elle a décelé "une vraie générosité, un réel souci de l'autre, sans vanité mal placée » et confie "qu'il pouvait être assez cynique avec ses proches" et "une gentillesse profonde avec les gens". Elle accompagne son propos d'exemples : "Il pouvait passer une journée entière à chercher un hôpital" pour l'opération urgente d'une petite fille qu'il ne connaissait même pas. [...] Il a ainsi lancé en Corrèze une Fondation pour enfants handicapés auxquels il venait rendre visite sans caméras et dont il n'a jamais parlé". Catherine Nay retiendra donc de Jacques Chirac"une prédisposition à l'empathie" et "un gout sincère" de servir les autres.

Valéry Giscard d'Estaing "détestable" et "ridicule"

Dans ses mémoires, Catherine Nay donne son point de vue, avec franchise, sur la personnalité de Valéry Giscard d'Estaing : "C'est quelqu'un de très intelligent mais qui humainement était très décevant : parce que mesquin, pingre, sans générosité, trop préoccupé de lui-même et de sa grandeur. Pour moi effectivement détestable". Avant de rectifier légèrement ses paroles : "Il était un peu ridicule avec ses prétentions nobiliaires. Au fond, il était même plus ridicule que détestable". Elle évoque également François Mitterand et ses 14 années de gestion de la France : "C'est un grand politique qui a cherché le moyen de battre de Gaulle, [...] C'est un personnage de roman, qui avait une indéniable dimension intellectuelle et qui avait les défauts qu'on connait tous". Avant de conclure ! "Son second septennat n'a pas servi à grand-chose et lors du premier, la retraite à soixante ans est arrivée totalement à contre-courant de l'histoire". Voilà comment rhabiller pour l'hiver certains dirigeants français.

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