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Algérie: des étudiants protestant contre un cortège pro-élection dispersés

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La police algérienne a dispersé de force lundi dans le centre d’Alger des étudiants et lycéens manifestant contre des partisans de la présidentielle prévue le 12 décembre, rassemblés à proximité, a constaté un journaliste de l’AFP.

Au moins dix personnes ont été interpellées, parmi les quelque 200 étudiants de la faculté centrale d’Alger, lycéens de l’établissement mitoyen et quelques passants les ayant rejoint, qui scandaient « non à l’élection » prévue jeudi.

« Nous étions rassemblés à l’intérieur de la faculté, en soutien à la grève générale qui a commencé (dimanche) et nous sommes sortis en voyant les propouvoir manifester sans problème », a déclaré Abdelkrim, 22 ans. « Nous avons voulu exprimer notre refus des élections comme eux ont exprimé leur avis », a-t-il ajouté.

L’appel à la grève générale, lancé sur les réseaux sociaux, était peu suivi à Alger, contrairement à Tizi Ouzou, grande ville de la région de Kabylie, à 100 km à l’est d’Alger, où toutes les boutiques étaient fermées.

Quelque 400 personnes s’étaient rassemblées dans la matinée, sans être inquiétées, en soutien à ce scrutin massivement rejeté, près de la Grande poste d’Alger, lieu de ralliement des manifestations massives du « Hirak », le « mouvement » de contestation populaire du régime né le 22 février.

Après avoir obtenu, en avril, la démission d’Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans à la tête du pays, le « Hirak » exige le démantèlement du régime au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance en 1962 et rejette cette élection, vue comme devant lui permettre de se régénérer.

Obligés par la police à libérer la chaussée, les étudiants sont retournés s’asseoir devant la faculté et ont scandé des slogans antipouvoir.

Les manifestants pro-élection scandaient « armée et peuple sont frères », en soutien au haut commandement militaire qui assume ouvertement la réalité du pouvoir depuis la démission de M. Bouteflika et « non à l’ingérence étrangère », accusée d’être derrière l’opposition au scrutin.

Ismael Barket, 59 ans, a indiqué à l’AFP être venu de Chlef (160 km au sud-ouest d’Alger), « demander à tout le monde de voter le 12 décembre pour sortir (le pays) de cette crise ».

« Nous sommes contre toute ingérence étrangère et avec l’institution militaire. Nous répondons présents à chaque fois qu’elle le demande », a ajouté cet ancien militaire.

Plusieurs manifestations, officiellement « spontanées », en faveur de l’élection ont déjà eu lieu à travers le pays, mais sont loin de rassembler les foules massives qui défilent chaque vendredi en soutien au « Hirak », rejetant la tenue du scrutin.

Comme chaque semaine depuis le début de la contestation, les étudiants prévoient de défiler mardi, à 48 heures de la présidentielle.