Elections au Royaume-Uni : J-3, que disent les sondages ?
by Martin LemaireLes élections législatives anticipées se tiennent ce jeudi au Royaume-Uni et vont conditionner la suite du feuilleton du Brexit. Les conservateurs de Boris Johnson devancent les travaillistes de Jeremy Corbyn dans les sondages.
Un nouveau chapitre - et pas des moindres - de l'interminable feuilleton du Brexit a lieu ce jeudi 12 décembre. Les Britanniques sont à nouveau appelés aux urnes, après que Boris Johnson a obtenu la tenue de ce scrutin en octobre dernier, dans un ultime coup de poker visant à faire aboutir son plan de sortie de l'UE. Le Premier ministre du Royaume-Uni a l'ambition, avec ces élections anticipées, de regagner une majorité perdue à Westminster pour enfin tenir sa promesse, à savoir faire sortir son pays de l'UE avant le 31 janvier 2020, date du Brexit.
Pour Johnson, bien que l'organisation de ce scrutin soit une victoire en soi, le chemin est encore sinueux. L'ancien maire de Londres peut très bien faire choux blanc, à savoir rester en poste mais sans davantage de majorité, ou pire, perdre ces élections... et laisser à Jeremy Corbyn, dont la position sur Brexit n'est pas des plus claires, sa place de chef du gouvernement. Les sondages, il est vrai, prédisent tout de même la victoire du leader conservateur et c'est d'ailleurs fort de cette considération que ces législatives étaient tant désirées du côté des Tories.
Malgré les sondages, l'issue de l'élection reste incertaine
Même si la différence était plus marquée voilà quelques semaines, les dernières consultations tournent autour de 10% d'intentions de vote d'écart entre conservateurs et travaillistes. Le dernier sondage Yougov pour le Times et Sky News prédit la victoire du clan Johnson à 42%, devant celui de Corbyn (33%). Les Libéraux-Démocrates, qui souhaitent purement et simplement annuler le Brexit, sont loin derrière avec 12%.
Malgré ces chiffres, à quelques jours du scrutin, l'incertitude demeure. Une incertitude liée à deux facteurs : le premier vient du fait que depuis de le début du Brexit, rien n'est gravé dans le marbre, les rebondissements les plus improbables étant légion. Le second, plus concret, renvoie à la claque reçue par Theresa May.
L'ancienne Première ministre, à peu près dans la même situation que Boris Johnson, avait elle aussi convoqué des élections anticipées en juin 2017. Et malgré des sondages favorables, les conservateurs avaient échoué à obtenir la majorité absolue au Parlement, plongeant le Royaume-Uni dans la crise. Alors Boris Johnson le sait, les élections de jeudi sont cruciales. "L'impact de cette élection se fera ressentir pour les décennies à venir", a-t-il écrit dans une lettre ouverte publiée par le Sunday Telegraph.