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BCE : une première sans bouleversement pour Christine Lagarde ?

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BCE : une première sans bouleversement pour Christine Lagarde ?

Les observateurs n'attendent pas de grand bouleversement de la part de la Banque centrale européenne pour la première réunion de Christine Lagarde à...

(Boursier.com) — Les observateurs n'attendent pas de grand bouleversement de la part de la Banque centrale européenne pour la première réunion de Christine Lagarde à la tête de l'Institution. Pour Franck Dixmier, Directeur des gestions obligataires d'Allianz Global Investors, l'ancienne patronne du FMI devrait endosser la politique monétaire de son prédécesseur Mario Draghi et les mesures fortes prises le 12 septembre, à savoir une baisse du taux de dépôt de 0,10%, la mise en place d'un système de paliers pour la taxation des réserves excédentaires des banques, et la reprise des achats d'actifs. En l'absence de développement majeur sur le plan macroéconomique depuis octobre, rien ne justifie à ce stade d'aller plus loin.

Il sera cependant intéressant d'entendre Christine Lagarde évoquer des pistes concernant la revue stratégique de la politique monétaire, et notamment sur une redéfinition précise de l'objectif et de mesure de l'inflation, note le spécialiste. Au cours des 8 années de mandat de Mario Draghi, l'inflation totale a évolué en moyenne à 1,2% et l'inflation coeur à 1,1%, très nettement en dessous de l'objectif de la BCE. Cette sous-performance appelle nécessairement à une réflexion sur les objectifs de la BCE et la manière dont l'inflation est mesurée. Un objectif d'inflation en-dessous, mais proche des 2%, apparaît en effet comme trop vague.

"Le message général sera que la politique monétaire restera accommodante et qu'il n'y aura aucun changement à l'horizon à moins d'un changement dans les perspectives macroéconomiques", affirme pour sa part Marchel Alexandrovich, économiste chez Jefferies. Les signes de stabilisation de l'économie lui donnent du temps. Les économistes n'anticipent pas non plus de révisions significatives au niveau des prévisions de la BCE, publiées jeudi, mais ils seront attentifs aux chiffres de 2022 qui seront annoncés pour la première fois.

Konstantin Veit, gestionnaire de portefeuille taux européens chez Pimco, ne table également sur aucun changement d'attitude de la BCE jeudi. En l'absence d'une 'apocalypse zombie' ou d'un 'miracle inflationniste', aucun changement radical ne devrait également intervenir au cours de l'année 2020. L'expert note que le premier président de la BCE, M.Duisenberg, a commencé son mandat avec un taux directeur de 3% et l'a terminé à 2%. Son successeur Trichet a terminé son mandat à 1,5%. Draghi termine à -0,5%. Lagarde commence à -0,5% et il sera intéressant de voir où elle termine son mandat dans 8 ans...".