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Aux abords du palais de justice de Bobigny, le 19 septembre.
Photo Marc Chaumeil pour Libération

Perquisition à LFI : Mélenchon écope de prison avec sursis

Un an après avoir énergiquement protesté contre les perquisitions visant leur mouvement, les autres dirigeants de La France insoumise sont condamnés à des amendes. Alexis Corbière est relaxé.

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Une matinée à grande vitesse. Au palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le juge a appelé les insoumis – poursuivis pour «actes d’intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l’autorité publique, rébellion et provocation» – à se présenter devant lui. Chacun son tour pour écouter la décision de la justice. Jean-Luc Mélenchon, le chef du mouvement, a été condamné à trois mois avec sursis et 8 000 euros d’amende. Le député Bastien Lachaud, l’eurodéputé Manuel Bompard, le président de l’association «L’ère du peuple» Bernard Pignerol et l’attaché de presse du mouvement sont quant à eux condamnés à des amendes entre 2 000 et 7 000 euros. Le député Alexis Corbière a été relaxé.

L’affaire : mardi 16 octobre 2018 à l’aube. Une quinzaine de personnes, membres ou proches de la galaxie LFI, sont perquisitionnées partout en France dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris. La première concerne de présumés emplois fictifs d’assistants parlementaires européens. La seconde porte sur les comptes de campagne de la présidentielle de 2017. Lors de la perquisition au siège de La France insoumise à Paris, la tension monte entre les insoumis et les policiers sur place. Le vacarme. La perquisition s’achève avant son terme. Plusieurs policiers présents déposent plainte dans la foulée.

Après l'annonce du jugement ce lundi, les insoumis sont restés un moment dans la salle d’audience. Des câlins et des bisous pour se réconforter. Des discussions aussi. Jean-Luc Mélenchon s’est pointé devant la presse avec la tête des mauvais jours. «C’est du n’importe quoi, le pays est à côté de ses chaussures, la justice a été instrumentalisée par le pouvoir public», a-t-il assuré en dénonçant un «cirque» médiatique et un «feuilleton judiciaire inventé» par la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, et le président de la République, Emmanuel Macron. Reste une question : les insoumis feront-ils appel ? Un membre de la famille LFI répond : «On ne sait pas, on va en discuter mais il n’est pas certain que l’on remette une pièce dans la machine…»