Car market
La voiture électrique au même prix qu’une thermique en 2024 ?
Dans leur rapport prévisionnel annuel intitulé “Les perspectives du véhicule électrique”, BNEF (Bloomberg New Energy Finance) analyse l’impact de l'électrification et de la mobilité partagée sur le transport routier d'ici à 2040. Le rapport s'appuie sur une équipe de spécialistes du monde entier et examine comment les tendances du marché affecteront les demandes en électricité et en batteries et l’utilisation du pétrole.
by Paul NiocelLes prévisions du rapport de BNEF “Les perspectives du véhicule électrique” de cette année incluent de nouvelles analyses sur l’impact de la mobilité partagée sur les modèles de vente de véhicules et sur la manière dont l’électrification se déroulera sur le marché des véhicules commerciaux. Les perspectives de prix et la chimie des batteries entre maintenant en ligne de compte pour établir des prévisions à long terme précises.
Le véhicule électrique : selon BNEF, une tendance claire se dessine
Un des points les plus importants du rapport BNEF concerne le choix du consommateur entre la voiture électrique et la voiture thermique. Aujourd’hui, la balance penche du côté du thermique, avec des tarifs globalement plus faibles à performances équivalentes, des autonomies plus importantes et surtout un réseau de pompes à carburant bien plus développé que celui des bornes de recharge. Mais la tendance pourrait vite changer pour la question du prix (d’ici 5 ans), car on découvre dans le rapport de BNEF que les tarifs des voitures électriques, qui rebutent en grande partie les acheteurs, ne seront plus un problème s’il atteignent ceux de voitures thermiques équivalentes.
Le rapport indique : “Lorsque la demande cumulée pour les batteries dépassera 2 TWh, ce qui devrait se produire en 2024, les prix tomberont sous les 100 dollars par kilowattheure (kWh). Ce prix est considéré comme le point de bascule à partir duquel les véhicules électriques (VE) commenceront à atteindre une parité de prix avec les véhicules équipés de moteurs à combustion interne.”
Certaines informations sont également frappantes : en seulement 9 ans, le prix des batteries a été divisé par 7, passant de 1 100 $/kWh en 2010 à 156 $/kWh en 2019. Les constructeurs travaillent d’arrache-pied pour réduire encore ces tarifs et passer sous la barre des 100 $/kWh à l’horizon 2024 avant d’atteindre les 61 $/kWh en 2030. Peu de précisions sont en revanche disponibles dans le rapport concernant le moyen d’y parvenir, si ce n’est l’argument de la progression technologique : “De nouvelles technologies comme les anodes de silicium ou le Lithium-Ion à électrolyte solide et les nouveaux matériaux cathodiques joueront un rôle clé dans la réduction des coûts”. Rappelons que les cellules représentent 80 % du coût d'une batterie, soit près du quart du prix final pour une voiture électrique, d’où l’intérêt de réduire les coûts de ces éléments en particulier.
James Frith, analyste spécialisé en stockage de l'énergie chez BNEF et auteur du rapport ajoute : “Selon nos prévisions, d'ici 2030, le marché des batteries atteindra 116 milliards de dollars par an, sans compter les investissements dans la chaîne logistique. Comme les prix des cellules et des packs de batterie baisse, les acheteurs en auront davantage pour leur argent qu'aujourd'hui”.
Concernant la vente de véhicules neufs, BNEF prévoit que la courbe de vente des véhicules électriques devrait croiser celle des véhicules thermiques en 2037, pour une répartition du marché en croissance constante pour les motorisations 100% électriques au détriment du thermique.