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Des hommes verts à Trump: cinq choses sur le conflit en Ukraine

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Pour la première fois depuis trois ans, un sommet se tient lundi pour trouver une issue au conflit qui oppose l’Ukraine à des rebelles pro-russes dans l’est du pays depuis cinq ans. Cinq choses à savoir sur cette guerre.

. « Petits hommes verts »

Fin février 2014, quelques jours après la fuite en Russie du président ukrainien Viktor Ianoukovitch dans la foulée de la révolte pro-européenne du Maïdan, de mystérieux « petits hommes verts » font leur apparition en Crimée, péninsule ukrainienne.

Armés jusqu’aux dents, en treillis mais sans insignes, ils occupent le parlement, l’aéroport, d’autres bâtiments stratégiques de Simféropol, la capitale de cette péninsule ukrainienne, et encerclent les bases militaires de Kiev.

Montré du doigt, le Kremlin dément être à l’origine de la manoeuvre, Vladimir Poutine suggérant même que ces mystérieux hommes se sont équipés dans des surplus de l’armée.

Au bout du compte, la Russie ne se contente pas de reconnaître qu’il s’agissait des forces spéciales russes: elle annexera toute la péninsule.

. Mystérieux séparatistes

Au printemps 2014, peu après les évènements en Crimée, des militants séparatistes s’emparent de bâtiments administratifs de plusieurs villes de l’est de l’Ukraine, région industrielle russophone.

La plupart sont de parfait inconnus mais ils annoncent rapidement l’indépendance de deux régions, sous les noms de Républiques populaires de Donetsk (DNR) et Lougansk (LNR).

Pour Kiev et les capitales occidentales, la manoeuvre est claire: Moscou a armé et financé ces séparatismes. Et l’Ukraine réagit.

Les incidents armés dégénèrent en guerre en mai 2014. L’Ukraine remporte des victoires, puis doit reculer face à la puissance de feu des combattants séparatistes, que Moscou a pourtant toujours nié avoir armés.

A l’heure actuelle, la Russie distribue les passeport russes aux habitants de la région, l’Ukraine ne contrôlant plus qu’une partie de sa frontière.

. MH17

En juillet 2014, au plus fort de la guerre, un Boeing 777 de la Malaysia Airlines allant d’Amsterdam à Kuala Lumpur s’écrase au-dessus des territoires rebelles, tuant les 298 personnes à bord. Les corps et la carlingue s’écrasent dans le village de Grabové.

Une enquête internationale conclut que l’avion a été abattu par un missile sol-air BUK depuis une zone tenue par les séparatistes prorusses.

Plus tard, les enquêteurs concluent que le système appartenait à la 53e brigade antiaérienne russe, basée théoriquement à Koursk. Ils ont aussi identifiés quatre suspects séparatistes, dont l’une de leurs figures les plus connues, Igor Guirkine, un ancien officier des renseignements russes.

Moscou a rejeté les accusations en bloc, proposant tour à tour comme explications que le Boeing a été abattu par un avion ukrainien ou que la batterie BUK appartenait en fait aux forces ukrainiennes.

. Sanctions et contre-sanctions

Européens et Américains ont adopté plusieurs vagues de sanctions économiques contre Moscou en réplique à l’annexion de la Crimée et son soutien aux séparatistes prorusses de l’Est.

L’économie russe est durement touchée. Le Kremlin a répliqué en adoptant un embargo sur de nombreux produits occidentaux, profitant de l’occasion pour tenter de lancer les productions nationales qui lui faisaient défaut.

La Russie connaît ainsi un « boom » dans ses productions de fromages et d’autres produits alimentaires, mais elle reste à la traîne dans les hautes technologies, tandis que dans le secteur pharmaceutique, les patients se plaignent de la faible efficacité des médicaments russes.

En novembre, Vladimir Poutine a confié avoir été « assez inquiet » d’abord mais qu’il était aujourd’hui satisfait des « résultats très sérieux et probants » de sa riposte.

. Et Trump fit scandale

Depuis des mois, l’Ukraine est au coeur des vicissitudes de la politique américaine, le président Donald Trump étant suspecté d’avoir fait pression sur son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour qu’il lance une enquête contre un rival démocrate en vue de la présidentielle de 2020.

Au centre de ce qui est désormais une procédure de destitution, un chantage à l’aide militaire alors que Washington est censé être l’allié de l’Ukraine face à la Russie.

M. Zelensky tente lui de ne froisser ni Trump, ni ses adversaires: « Avec tout le respect qu’on doit à notre partenaire stratégique, les Etats-Unis, et avec toute notre reconnaissance pour l’aide reçue, l’Ukraine est indépendante et a d’autres problèmes prioritaires ».