Glyphosate : 36 produits sont retirés de la vente en France
L'agence française de sécurité sanitaire a annoncé ce lundi le retrait de la vente de 36 produits à base de glyphosate, sur les 69 qui bénéficiaient jusqu'à maintenant d'une autorisation.
by Thibaut LehutTrente-six produits à base de glyphosate vont être retirés de la vente en France, a annoncé lundi l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), sans préciser pour le moment de quels produits il s'agit.
Ces produits représentaient en 2018 près des trois quarts des tonnages de produits à base de glyphosate vendus en France pour des usages agricoles et non agricoles, précise l'agence sanitaire dans un communiqué.
Une interdiction au nom du principe de précaution
"Ils ne pourront plus être utilisés à compter de fin 2020, en raison de l’insuffisance ou de l’absence de données scientifiques permettant d’écarter tout risque génotoxique (qui peut endommager l'ADN et provoquer des mutations génétiques, NDLR)", ajoute l'Anses. Trente-trois produits continuent de leur côté à bénéficier d'une autorisation de mise sur le marché.
L'agence a parallèlement refusé d'autoriser quatre nouveaux produits. L'évaluation des dossiers de demande d'autorisation déposés par les entreprises souhaitant renouveler ou obtenir une mise sur le marché de produits "a été spécifiquement renforcée en 2017 (...) avec davantage d'exigences impliquant la fourniture de données supplémentaires concernant les risques pour la santé et l'environnement", a expliqué l'Anses.
Un réexamen de tous les produits
L'Anses a engagé un réexamen de la totalité des autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate commercialisés en France à la suite de la réapprobation pour cinq ans de la substance herbicide par l’Union européenne en 2017. Le processus doit s'achever fin 2020.
"Seuls les produits à base de glyphosate répondant aux critères d’efficacité et de sécurité définis au niveau européen pour les usages revendiqués, et ne pouvant pas être substitués de façon satisfaisante, bénéficieront in fine de l’accès au marché français", ajoute l'Anses.
Le glyphosate est un désherbant classé comme "cancérogène probable" depuis mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le gouvernement français a promis qu'il serait interdit "dans ses principaux usages" dans un délai de trois, sans attendre les cinq ans décidés au niveau européen.