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Mi-séance Paris : le CAC 40 consolide, incertain avec la Chine

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Mi-séance Paris : le CAC 40 consolide, incertain avec la Chine

(Boursier.com) — La place parisienne consolide ce lundi, incertaine sur fond d'inquiétudes relatives notamment à l'économie chinoise et à l'impact de la guerre commerciale. Le CAC 40 recule de 0,26% à 5.856 pts. Ainsi, les marchés, soutenus en fin de semaine dernière par de solides chiffres de l'emploi américain, adoptent en ce début de semaine une attitude plus réservée. Le recul inattendu des exportations en Chine en novembre, constituant la quatrième baisse consécutive, affecte le moral des investisseurs. D'après les douanes chinoises, les livraisons à l'étranger ont corrigé de 1,1% en novembre en rythme annuel, contre -0,9% en octobre et +1% pour le consensus des économistes.

Ces mauvais chiffres ravivent donc les craintes économiques liées à la guerre commerciale sino-américaine, qui dure depuis désormais plus d'un an et demi. Les opérateurs appréhendent par ailleurs l'échéance du 15 décembre, qui doit marquer l'entrée en vigueur de taxes douanières additionnelles de l'administration Trump portant sur plus de 150 milliards de dollars de marchandises importées de Chine. Il reste donc bien peu de temps pour sceller un accord commercial de phase 1 entre USA et Chine incluant la suspension de ces tarifs douaniers et la levée potentielle de mesures antérieures. Aux dernières nouvelles, certains points cruciaux resteraient en suspens concernant la protection contre le vol de propriété intellectuelle et le mécanisme de mise en application.

Sur le marché des changes ce jour, l'euro se traite à 1,107$ environ (+0,1%). Le baril de brut WTI perd 0,8% à 58,7$ sur le Nymex, alors que le Brent de la mer du Nord cède 0,8% à 63,9$.

La Bourse de New York a terminé la semaine dernière en hausse, saluant vendredi la publication de créations d'emplois nettement supérieures aux attentes en novembre aux Etats-Unis, assortie d'une nette amélioration du moral des ménages en décembre... Des chiffres qui ont rassuré sur la santé économique des Etats-Unis. Par ailleurs, Donald Trump a répété que les négociations commerciales entre Américains et Chinois avançaient bien, ce qui a entretenu les espoirs d'un accord. Le pétrole a progressé, alors que les pays de l'Opep+ se sont accordés pour réduire davantage leur production en 2020. A la clôture, l'indice Dow Jones a gagné 1,22% à 28.015 points, tandis que l'indice large S&P 500 a grimpé de 0,91% à 3.145 pts et que le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, s'est apprécié de 1% à 8.656 pts.

Très attendus par les marchés, les chiffres de l'emploi en novembre outre-Atlantique sont donc ressortis plus solides que prévu. Le nombre de créations d'emplois a atteint 266.000 en novembre, contre 180.000 attendus par le consensus Refinitiv, et les chiffres de septembre et d'octobre ont en outre été revus en nette hausse (+41.000 sur les deux mois). Le taux de chômage est, lui, retombé à 3,5% (-0,1 point) sous l'effet d'un taux de participation en légère baisse (-0,1 point à 63,2%). Ces bons chiffres sont en partie liés au retour au travail des salariés de General Motors, après leur grève historique de 40 jours, mais également à la solidité du secteur de la santé et des services. Quant aux salaires horaires, ils ont aussi augmenté plus vite que prévu, de 3,1% en novembre par rapport à novembre 2018.

Sur le front économique ce jour, le climat des affaires s'est légèrement dégradé en novembre dans l'industrie française. L'indicateur de la Banque de France a en effet perdu un point le mois passé, à 97. En outre, selon l'indicateur synthétique mensuel d'activité de la BdF, le produit intérieur brut progresserait de 0,2% au quatrième trimestre... Une deuxième estimation de la BdF identique à la première.

Ailleurs en Europe, la balance commerciale allemande est ressortie excédentaire de 20,6 milliards d'euros en octobre contre +19 MdsE de consensus. L'indicateur Sentix de confiance des investisseurs en zone euro a dépassé les attentes à +0,7.

Valeurs en hausse

Atos (+0,8%). L'actualité autour du groupe de services informatiques est marquée par une note d'Oddo BHF, qui a réitéré son conseil 'achat' et son objectif de 91 euros sur le dossier. Les analystes restent positifs sur la valeur puisque, selon le consensus Bloomberg, 13 analystes sont 'acheteurs', 5 à 'conserver' et aucun à la vente. L'objectif moyen à douze mois est fixé à 85,67 euros.

Catana (+6,6%). Après avoir dévoilé un chiffre d'affaires annuel record de 77,4 ME (+42%), le plaisancier annonce un résultat opérationnel de 7,8 ME contre 3 ME en 2017/2018 et une marge opérationnelle de 10% contre 6% un an plus tôt. Le résultat net pdg atteint 9 ME contre 3,4 ME sur l'exercice précédent, à 11,6% du CA. Avec cette hausse significative de la rentabilité, Catana voit sa capacité d'autofinancement augmenter fortement en s'établissant à 10,7 ME contre 6,1 ME en 2017/2018. Ainsi, et après un besoin en fonds de roulement nettement positif de 3,1 ME, compte tenu de l'augmentation significative du carnet de commandes et des acomptes associés, le flux de trésorerie lié à l'activité ressort fortement positif de 13,8 ME.

DMS (+1,2%). DMS Biotech, division de Diagnostic Medical Systems Group consacrée aux biotechnologies, constituée d'Hybrigenics et de ses filiales, vient de clôturer la phase 1 de l'appel à projets Instrument PME du programme européen Horizon 2020 (H2020) dans le cadre de ses recherches sur le traitement des dysfonctions érectiles. La prostatectomie radicale, opération chirurgicale qui consiste à retirer toute la prostate et les vésicules séminales, est considérée comme le traitement de première intention des cancers de la prostate localisés. La dysfonction érectile post-prostatectomie représente un besoin médical insatisfait car il n'existe pas à l'heure actuelle de traitement efficace pour réparer les lésions musculaires et nerveuses causées par la chirurgie.

La phase 1 de l'Instrument PME du programme H2020 consiste en une évaluation du concept et de sa faisabilité, permettant d'obtenir une subvention allant jusqu'à 50 KE à partir d'un business plan démontrant la viabilité de développement d'un marché potentiel.

AB Science (+2,5%) annonce la publication de trois résumés d'étude concernant le programme de développement préclinique de sa molécule AB8939 dans l'édition spéciale de la principale revue d'hématologie Blood, avant le début du congrès annuel de l'American Society of Hematology (ASH) qui se tient du 7 au 10 décembre à Orlando, en Floride. Ces données précliniques de la molécule AB8939 (in-vivo, ex-vivo and in-vitro) qui valident son développement dans le traitement de la leucémie myéloïde aiguë ont été présentées par le professeur Olivier Hermine (président du comité scientifique d'AB Science et membre de l'Académie des Sciences) dans le cadre de la session Chemical Biology and Experimental Therapeutics.

Biophytis (+16%) a présenté l'analyse préliminaire de l'étude SARAOBS au 12ème congrès annuel sur la Cachexie, la Sarcopénie et la Perte Musculaire (SCWD) qui a eu lieu à Berlin en Allemagne du 6 au 8 décembre. L'analyse préliminaire de la population de l'étude SARA-OBS a montré une détérioration plus rapide qu'anticipée de la mobilité des participants telle que mesurée par le test de marche de 400 mètres (400MWT), le principal critère d'évaluation de l'essai clinique en cours SARA-INT de phase 2b.

Les résultats ont confirmé que les critères d'inclusion plus stricts de SARA-OBS et SARA-INT conduisent à la sélection de patients présentant un risque plus élevé d'incapacité motrice que dans les études antérieures sur la sarcopénie qui ont ciblé une population de patients plus large.

Valeurs en baisse

Sanofi (-0,3%) fait la une de l'actualité après l'annonce du rachat de la biotech californienne Synthorx pour 2,5 milliards de dollars. Pour mettre la main sur cette société spécialisée dans le développement de traitements visant à prolonger et améliorer la vie des personnes atteintes de cancer ou de troubles auto-immuns, le laboratoire français n'a pas hésité à offrir une prime de 172% ! Cette opération, annoncée la veille d'une journée investisseurs très attendue par les opérateurs, met en exergue les efforts déployés par Paul Hudson pour développer le portefeuille de thérapies innovantes du laboratoire parisien dans le domaine de l'immuno-oncologie.

Tarkett (-2,1%) reste orienté en baisse, après avoir clôturé en repli de 4,3% vendredi et décroché de plus de 15% en séance. Les analystes continuent à s'ajuster sur le dossier après l'avertissement sur résultats lancé la semaine passée en raison de performances décevantes en Amérique du Nord. MainFirst reste ainsi à 'surperformer' mais réduit sa cible de 17 à 16,5 euros alors que la SocGen abaisse son objectif de 14 à 13 euros ('conserver').

EDF (-0,4%) a fait état d'une baisse de 10,9% de sa production nucléaire en novembre, à 29,1 TWh, en raison notamment d'un volume d'arrêts plus important. Depuis le début de l'année, la production cumulée est de 346,5 TWh, en baisse (-7,8 TWh) par rapport à la même période de 2018.

Ipsen (-3,2%) ne parvient pas à redresser la tête en ce début de semaine. Le titre a finalement décroché de plus de 13,5% vendredi à la suite de l'annonce de la suspension clinique partielle de deux études évaluant le candidat médicament expérimental palovarotène dans le traitement de maladies osseuses rares chez les enfants de moins de 14 ans. Une annonce à l'origine de nombreux changements de position chez les analystes. Barclays a notamment dégradé à 'pondération en ligne' sa recommandation sur le dossier tout en coupant sa cible de 130 à 90 euros. Si le broker voit encore du potentiel à long terme, il s'attend à ce que cette incertitude supplémentaire amplifie à nouveau les problèmes de durabilité de Somatuline et à ce que la valeur ait du mal à attirer de nouveaux investisseurs tant que l'un au moins de ces problèmes, sinon les deux, n'est pas résolu...

Le Crédit Suisse abaisse, pour sa part, sa cible de 95 à 88 euros et reste à 'sous-performer', alors que la SocGen se montre plus positive et maintient son conseil 'acheter' et sa cible de 126 euros.

Innate Pharma (-0,2%) a partagé de nouvelles données de long terme issues de l'essai pivot de Phase III évaluant Lumoxiti (moxetumomab pasudotox-tdfk) au 61ème congrès annuel de la Société Américaine d'Hématologie (ASH) à Orlando aux Etats-Unis. Ces données renforcent les résultats d'efficacité et confirment le profil de tolérance du médicament. L'analyse finale montre que 36% (29/80) des patients présentant une leucémie à tricholeucocytes en rechute ou réfractaire ont eu une réponse complète durable avec Lumoxiti au jour 181 de l'évaluation respective des patients, comparativement à l'analyse primaire dans laquelle le taux de réponse complète durable était de 30%. De plus, il y a une probabilité de 61% que les patients ayant obtenu une réponse complète la maintiennent après cinq ans.

Carmat (-0,3%) annonce le traitement du 12e patient de l'étude PIVOT en République tchèque. L'implantation a été réalisée par les équipes du professeur Ivan Netuka, Directeur du Département de Chirurgie Cardiovasculaire de l'Institut de la Médecine Clinique et Expérimentale (IKEM) à Prague et l'investigateur principal de la 2ème partie de l'étude PIVOT.

Verimatrix (-1,2%) a finalisé la cession de sa division Silicon IP & Protocoles sécurisés à Rambusw coté sur le Nasdaq, pour un prix de 65 millions de dollars y compris un complément de prix, intégralement en numéraire. Au closing, Verimatrix a percu un montant de 45 millions de dollars et pourrait percevoir un montant allant jusqu'à 20 millions de dollars, sous réserve de la réalisation de certains objectifs de chiffre d'affaires de la division cédée pour l'année 2020.

Tessi (-2,2%) a annoncé le succès de son augmentation de capital avec suppression du droit préférentiel de souscription, par voie d'offre au public et avec délai de priorité des actionnaires. Le montant brut de l'augmentation de capital s'élève à 37,4 ME et se traduit par l'émission de 267.664 actions nouvelles au prix de 140 euros par action.

PSA (-2%). La Commission européenne a validé ce lundi le projet d'intérêt européen commun sur les batteries coordonné par la France. La France, en partenariat avec l'Allemagne, s'est ainsi engagée à accompagner le financement des travaux de recherche, de développement et d'innovation des entreprises Saft et PSA Groupe, concernant de nouvelles générations de batteries lithium-ion ainsi que leur premier déploiement industriel avec une usine dans chacun des deux pays. La première pierre de l'usine-pilote en France est programmée début 2020 à Nersac en Nouvelle-Aquitaine. La France s'est engagée à investir 700 ME sur un budget global de 3,2 MdsE pour les 7 pays européens concernés.