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Les trois personnes infectées ont fait nettoyer leur véhicule à la fin de l'été 2018 dans la même station de lavage du canton de Zurich. (illustration)KEYSTONE

Zurich: trois cas de légionellose liés à une station de lavage

Trois cas de légionellose pourraient bien être liés à une station de lavage à Zurich. Les trois personnes infectées y ont fait nettoyer leur véhicule à la fin de l’été 2018.

Ces dernières années, le nombre de cas de légionellose n’a cessé de croître en Suisse. Cette maladie qui aime les endroits chauds et humides a choisi un lieu original à Zurich: une station de lavage de voitures où trois personnes pourraient avoir été contaminées.

Les personnes infectées étaient des hommes de 38, 58 et 77 ans. Tous les trois ont fait nettoyer leur véhicule à la fin de l’été 2018 dans la même station de lavage du canton de Zurich.

Ces trois cas sont les premiers de Suisse qui pourraient être liés à un foyer d’infection dans une station de lavage de véhicules automobiles, peut-on lire lundi dans le bulletin de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Des cas similaires ont été signalés dans plusieurs pays comme en France, Allemagne, Italie, Pays-Bas ou Australie.

L’OFSP reste toutefois prudent. Selon lui, d’autres sources potentielles de contamination pour les trois cas zurichois ne peuvent être que partiellement exclues.

Maladie en expansion

Alors qu’à peine 200 cas de légionellose, une infection pulmonaire bactérienne caractérisée par une pneumonie parfois mortelle, étaient recensés en Suisse en 2008, il y en avait plus de 500 en 2018. Cela correspond à une incidence de quelque 6,7 cas par tranche de 100’000 habitants.

La légionellose, aussi appelée la maladie du légionnaire, étant une maladie grave, la plupart des patients doivent être hospitalisés. En moyenne, environ 90 % de ceux qui signalés à l’OFSP sont hospitalisés.

Les légionelles sont surtout présentes dans les environnements chauds et humides, par exemple dans les systèmes de production d’eau chaude. L’être humain est en premier lieu contaminé en inhalant de l’eau sous forme aérosolisée, notamment via des douches, des jacuzzis et des tours de refroidissement. Toutefois, le terreau et le compost peuvent aussi contenir des légionelles et, partant, représenter une source d’infection.

Il est malgré tout relativement difficile d’identifier cette source. De plus, il est rare que plusieurs cas de maladie puissent être liés à la même source.

Petits foyers

Ces dernières années, de petits foyers de légionellose isolés sont apparus en Suisse. En 2001, huit cas avaient par exemple pu être rattachés à une tour de refroidissement à Genève (4) et, en 2012, trois cas avaient pour source le même centre sportif à Zurich (5).

En outre, une publication parue récemment traite du plus grand foyer de légionellose documenté à ce jour en Suisse (34 cas à Genève et dans la région environnante). Bien que, dans ces régions, de fortes concentrations en légionelles aient été détectées dans deux tours de refroidissement, il n’est pas possible de conclure que la source de l’infection est uniquement microbiologique.

Au contraire, des chercheurs bâlois ont prouvé, grâce au séquençage du génome entier, que douze échantillons cliniques de patients (historiques ou datant de 2017) contenaient un agent pathogène quasiment identique à celui trouvé dans l’eau de deux systèmes de refroidissement par évaporation.

ATS