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Ce 22 octobre à Houplines, Jean Jaurès devient la voix des grévistes du textile. Ils sont huit mille à l’écouter.

Houplines : « À quand une statue Jean-Jaurès ? », demande Thierry Fontaine

La ville ne conserve aucune trace de la venue de Jean Jaurès le 22 octobre 1903, place de la République. Ce jour-là, le célèbre homme politique tient un discours devant 8 000 grévistes, dont l’arrière-grand-père de Thierry Fontaine. « Pour moi, Jaurès devrait avoir son buste. Ça fait partie de l’histoire d’Houplines », dit-il.

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« Pour moi, Jaurès devrait avoir son buste, ou au moins la salle des fêtes devrait porter son nom indépendamment de la politique. »

Imaginez huit mille hommes réunis sous la pluie devant l’actuelle salle des fêtes d’Houplines, les visages graves, les regards tendus vers un homme planté sur une estrade, voix grave et rocailleuse comme son sud-ouest natal. Le 22 octobre 1903, Jean Jaurès est dans l’Armentiérois en soutien aux 50 000 grévistes du textile. L’heure est grave, les villes d’Armentières et Houplines sont en état de siège. C’est dans ce contexte insurrectionnel que débarque à Armentières, en train, l’homme politique. Direction Houplines. La suite, c’est ce discours qui restera célèbre dans le monde ouvrier.

Ce jour-là, sur l’estrade installée devant ce qui était alors une coopérative ouvrière, se tient à ses côtés une poignée d’hommes. Parmi eux, l’arrière-grand-père syndicaliste de Thierry Fontaine, actuel chef de file de l’opposition au conseil municipal. La petite histoire dans la grande… L’ancien socialiste évoque cet épisode familial avec une pointe de fierté dans le regard, bien sûr, mais il y a comme un regret, une amertume. « Il n’y a aucune trace du passage de Jean-Jaurès à Houplines durant les grandes grèves de 1903, ça a été gommé », soupire Thierry Fontaine. Un regret, mais aussi une colère. L’élu houplinois ne comprend prend. « Pour moi, Jaurès devrait avoir son buste, ou au moins la salle des fêtes devrait porter son nom indépendamment de la politique. Je regrette que personne ne l’ait fait, y compris les socialistes. Ça fait partie de l’histoire d’Houplines », dit-il, rappelant que ce fameux discours est cité par l’historien Max Gallo. Aujourd’hui, une rue porte le nom de l’ancien député à Houplines. Comme dans des milliers de villes de France.