https://storage.tvanouvelles.ca/v1/dynamic_resize/sws_path/tvanouvelles_prod/orignalc1470cf5-856d-4503-8274-66a8b421fa74_16x9_WEB.jpg?quality=80&size=1880x&version=25
mtnmichelle - stock.adobe.com

Tout le cheptel des cervidés du Québec serait en danger

by

Des chasseurs et des pêcheurs exigent que le gouvernement fédéral intervienne afin de faire nettoyer une fois pour toutes les terrains contaminés par la maladie du cerf fou dans les Laurentides.    

La Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs (FQCP) vient de mettre en ligne une lettre qui demande à ses membres de la signer et de l’envoyer à la ministre fédérale de la Santé pour qu’elle intervienne auprès de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, responsable du dossier de la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC) aussi appelée maladie du cerf fou.

Orignaux menacés   

« Une contamination des cerfs à la MDC pourrait conduire à celle des orignaux et à un effondrement de l’industrie de la chasse sportive qui perdrait des centaines de millions de dollars », peut-on lire dans la missive dirigée à la ministre Patty Hajdu.

« C’est tout le cheptel des cervidés du Québec qui est en danger si les terrains ne sont pas décontaminés », fustige Alain Cosette, directeur de la FQCP, joint au téléphone par Le Journal.

En août 2018, un premier cerf atteint de la MDC a été découvert dans un troupeau de la compagnie Harpur Farms, à Grenville-sur-la-Rouge dans les Laurentides.

En octobre 2018, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a obligé Harpur Farms à abattre les 3200 cerfs rouges de ses élevages par mesure de précaution. Au total, 11 animaux ont été détectés positifs.

La protéine responsable de la maladie résiste au froid et à la chaleur, et pourrait se propager par l’eau ou avec le déplacement de petits animaux ou d’oiseaux, selon des experts.

Urgence d’agir   

C’est pour cela que l’ACIA avait exigé que les terrains de Harpur Farms soient décontaminés. Dix pouces de terre devaient être retirés de tous les enclos pour être envoyés dans un site de décontamination, ce qui n’a toujours pas été fait un an après la crise.

En septembre dernier, la FQCP a écrit à la direction de l’ACIA afin de lui rappeler l’urgence d’agir sur les terrains contaminés. La réponse de la présidente de l’organisme paragouvernemental, Siddika Mithani, ne l’a pas convaincue que le dossier était pris au sérieux.

« L’ACIA exigera le nettoyage et la désinfection de l’emplacement des Fermes Harpur LLC selon les risques aux troupeaux de cervidés domestiques et sauvages du Québec », peut-on lire sur la lettre de réponse de la présidente de l’organisme.

« Ça fait une année que l’ACIA nous dit ça, il faut aller plus haut et s’adresser à la ministre », lance Alain Cosette.

Même son de cloche de la part du maire de la petite municipalité. « C’est inacceptable. On ne peut pas accepter que cela prenne autant de temps pour décontaminer ce terrain. Il faut que ça bouge », soutient Tom Arnold.

Le Journal de Montréal s’est entretenu avec de nombreux experts qui ont tous confirmé l’importance de décontaminer les enclos d’Harpur Farms dans les plus brefs délais.

La chasse a été interdite sur un territoire de 400 km2 en 2018, car le gouvernement provincial craignait que la maladie se soit propagée à l’extérieur des enclos.

Cet automne, une chasse intensive a été autorisée sur le même territoire permettant aux chasseurs d’abattre mâles, femelles et faons, afin de réduire au minimum la taille du cheptel pour éviter la progression de la maladie. Aucun cas n’a cependant été recensé dans la nature jusqu’à maintenant.

Cette maladie est semblable à celle de la vache folle. Elle peut tuer une bête en quelques mois.

Il n’a pas encore été prouvé que la MDC peut se transmettre à l’être humain.