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Philippe Dizier, directeur général Le Bélier. (Crédits : Agence Appa)

Industrie : le groupe Le Bélier va passer sous contrôle chinois

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Figure emblématique de l’industrie automobile en Gironde, Le Bélier devrait passer sous le contrôle du groupe chinois Wencan. C’est ce qu’annoncent les actionnaires majoritaires du groupe girondin, en négociations exclusives avec l’industriel chinois.

En 2014 Le Bélier, à Vérac (Gironde), spécialiste de la fabrication de pièces et systèmes en aluminium pour l'industrie automobile et désormais aéronautique, dont Philippe Galland est le président, annonçait la prise de contrôle du groupe HDPCI à Hongkong. Ce lundi 9 décembre Copernic, la société holding de contrôle de la famille Galland, qui détenait 57,68 % du capital du groupe Le Bélier au 31 décembre 2018, ainsi que l'actionnaire Philippe Dizier, directeur général, annoncent être entrés en négociations exclusives avec la société chinoise Guangdong Wencan die Casting Co., dénommé Wencan, à Foshan (sud de la Chine).

L'objectif est de lui céder un bloc de contrôle représentant 61,96 % du capital du groupe girondin au prix de 38,18 euros l'action. En plus de la France, Le Bélier est implanté en Hongrie (Ajka, Szolnok), Serbie (Kikinda) et au Mexique (Querétaro). Le rachat de HDPCI a renforcé ses positions Le Bélier en Hongrie, à Mohàcs où le groupe hongkongais était implanté, mais aussi en Chine continentale, à Dalian près de la frontière avec la Corée du Nord, et Wuhan, au centre du pays.

La complémentarité entre Le Bélier et Wencan

Spécialiste de la fonderie pour la fabrication de pièces et systèmes moulés en aluminium, essentiellement pour l'automobile (freinage, admission d'air, châssis/structure) Le Bélier va céder la majorité de son capital à un industriel chinois qui travaille lui aussi l'aluminium.

"Cette opération stratégique permettra aux deux groupes de renforcer leur développement sur les marchés du freinage, de l'admission, du châssis, des pièces de structures et de celles liées aux véhicules électriques grâce à leurs technologies et positionnements géographiques complémentaires" étaye Philippe Dizier.

Le groupe Le Bélier, qui emploie 3.505 salariés, travaille en direct aussi bien pour des équipementiers (Valeo, Kongsberg, Yamashita...) que des constructeurs (PSA, Renault-Nissan, BMW, Daimler). Il a réalisé un chiffre d'affaires de 73,8 M€ au 3e trimestre 2019 et de 358,8 M€ en 2018. La transaction annoncée avec Wencan porterait sur un transfert du bloc majoritaire au prix de 38,18 euros par action précise la direction.

En cas de feu vert Wencan lancera un projet d'OPA

"Ce prix par action valorise les capitaux propres de Le Bélier à 251,3 millions d'euros et fait ressortir une prime de 29 % par rapport au dernier cours de clôture avant l'annonce de l'entrée en négociations exclusives (6 décembre 2019)..." précise notamment le communiqué officiel de Le Bélier, sachant que l'action de l'équipementier automobile girondin a clôturé la séance du 6 décembre dernier à 29,60 euros.

A la fin du 1er semestre 2019 le capital social du groupe Le Bélier se composait d'un peu plus de 6,5 millions d'actions. Après les 3,7 millions d'actions détenues par la holding Copernic, c'est le public, via les 2,4 millions de titres cotés en bourse, qui s'impose comme le deuxième actionnaire (36,89 % du capital). Ce projet d'acquisition du bloc de contrôle de Le Bélier reste soumis à un ensemble d'autorisations règlementaires, tant en France qu'en République populaire de Chine, souligne le communiqué et "pourrait intervenir fin du premier semestre 2020".

Selon nos calculs cette transaction devrait se solder dans un premier temps par un versement d'un peu plus de 150 M€ de la part du groupe chinois aux actionnaires majoritaires cédants du groupe girondin.

"En cas de réalisation de ce projet d'acquisition du bloc de contrôle, Wencan devra déposer un projet d'offre publique d'achat obligatoire simplifiée sur le solde du capital de Le Bélier au même prix de 38,18 euros par action. Wencan précisera au moment de la réalisation de ce projet d'acquisition du bloc de contrôle s'il a l'intention de procéder à un retrait obligatoire à l'issue de l'offre" précise l'annonce.