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Le père de Dacia, Gérard Detourbet, est mort

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C'est l'instigateur du low-cost et de l'access au sein du groupe Renault. Ou plutôt "c'était", puisque Gérard Detourbet nous a quittés à l'âge de 73 ans. 

L'ex mathématicien était devenu au début des années 2000 un pion important du groupe Renault. Tellement, en fait, que le "bébé" de Gérard Detourbet est aujourd'hui un élément majeur de Renault, qui a largement profité de la croissance de Dacia ces dernières années, que ce soit en termes de volumes, mais aussi de rentrées d'argent. Gérard Detourbet est décédé à l'âge de 73 ans.

L'homme est entré par la petite porte chez Renault dans les années 70, mais ce n'est qu'à la fin des années 90 que sa carrière prend de l'ampleur lorsqu'il devient directeur des moteurs chez Renault. A l'époque, le patron de Renault, Louis Schweitzer, veut un nouveau départ pour le constructeur au losange :

"En 1995, la conquête de l'Europe était accomplie, et j'ai proposé au comité de direction de reformuler notre axe stratégique en « internationaliser Renault ». Cette proposition a suscité une joie intense dans la maison, qui m'a beaucoup frappé. Les gens ont ressenti une sorte de soulagement, un peu comme s'ils avaient eu l'impression qu'ils avaient fini leurs devoirs : après une série d'exercices ardus, mais utiles, leur horizon s'ouvrait. Cela ne voulait pas dire que la suite serait nécessairement facile, mais, en tout cas, nous pouvions nous lancer à l'assaut du monde avec enthousiasme", confiait le grand patron à L'Usine Nouvelle en 2007.

Logan, Kwid

C'est une équipe spéciale, composée de Gérard Detourbet et d'autres membres de Renault, qui a en charge le projet X90. Detourbet est connu pour être une personne qui dit tout haut ce qu'il pense, et qui n'a "plus grand-chose à perdre". Il prend en main le dossier Dacia, qui deviendra ce que l'on sait : une marque représentant 40 % des ventes du groupe Renault. L'énorme usine roumaine de Dacia reprend du service avec l'arrivée de la Logan qui initie le "design to cost", un nouveau concept au début des années 2000, qui place les "coûts" en top priorité dans le développement d'une auto.

Plus tard, Gérard Detourbet veut démissionner, mais Carlos Ghosn le convainc de rester. Bonne pioche : il chapeaute le projet Kwid en Inde et parvient, encore une fois, à lancer une voiture à très bas coût et à aller chercher de nouveaux marchés internationaux. Gérard Detourbet, l'homme de terrain, qui aimait aller faire du porte-à-porte en Inde pour prendre le pouls de l'activité automobile locale, réussit à nouveau sa mission : "pour la Kwid et ses dérivés, l’investissement de 420 millions d’euros a été deux fois moindre que sur un projet normal", commentait-il. C'était alors sa dernière mission.