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Dopage: la Russie exclue des Jeux olympiques pendant quatre ans

L'Agence mondiale antidopage a décidé de très lourdes sanctions contre la Russie, soupçonnée de dopage organisé. 

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Un séisme d’ampleur. Suivant les recommandations de son comité de révision de la conformité (CRC) en date du 26 novembre, le comité exécutif de l'Agence Mondiale Antidopage a, ce lundi, décidé d'exclure la Russie des Jeux olympiques et des grandes compétitions internationales pendant quatre ans, ce qui inclut Tokyo 2020 et Pékin-2022, pour sanctionner la falsification des données de contrôles remises à l'agence. « La liste complète des recommandations (de sanctions du Comité de révision de la conformité) a été approuvée à l'unanimité » des douze membres du comité exécutif, a résumé un porte-parole de l'AMA à l'issue du comité exécutif réuni à Lausanne. Le Comité de révision de la conformité recommandait notamment l'exclusion du drapeau russe des JO et de tout championnat du monde pendant quatre ans, interdiction d'accueillir ces compétitions sur son sol et la possible présence individuelle de sportifs russes considérés comme «propres » sous drapeau « neutre ». Comme lors des Jeux olympiques de Pyeongchang. Moscou et l’Agence russe de lutte contre le dopage (Rusada) disposent de 21 jours pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Dopage d'état

En attendant l’épilogue, il s’agit des plus lourdes sanctions de l’histoire de l’AMA (fondée en 1999), pour punir Moscou d'avoir récidivé dans la triche en falsifiant des données de contrôles. En 2014, Sotchi s’incrustait comme le symbole de l’orgueil de la Russie qui avait terminé les Jeux olympiques d’hiver au sommet du tableau des médailles (devant la Norvège, le Canada et les Etats-Unis). La face cachée de la domination avait ensuite révélé un vaste scandale de dopage institutionnalisé en Russie entre 2011 et 2015, impliquant plusieurs rouages de l'Etat, dont le ministère des Sports et le service secret FSB. Un documentaire de la chaîne télévisée allemande ARD « Dossier secret sur le dopage : comment la Russie produit ses vainqueurs » recueillant les témoignages d’un couple de lanceurs d’alerte avait servi d’électrochoc. Le rapport du juriste canadien Richard McLaren commandé ensuite par l'AMA et dévoilé en 2016, avait ensuite révélé un « système de dopage d'Etat sécurisé », portant «  les preuves d’un système régi par l’État ayant utilisé les laboratoires de Moscou et de Sotchi pour dissimuler des échantillons positifs. »

«Il est temps pour l'AMA et le CIO de prendre les sanctions les plus sévères possibles»Vice-président de l'Ama

Début 2019, la remise de milliers de données brutes de contrôles antidopage, stockées dans les serveurs de l'ancien laboratoire de Moscou, aurait dû clore l'affaire. Ce geste de transparence, exigé par l'AMA, devait lui permettre de lever le voile sur des contrôles positifs camouflés au sein du laboratoire et monter des dossiers disciplinaires contre des sportifs russes. Mais les experts informatiques missionnés par l'AMA ont découvert que «des centaines» de résultats suspects avaient été effacés de ces données, pour certains entre décembre 2018 et janvier 2019, juste avant leur remise par les autorités russes au gendarme mondial antidopage.

«Il est temps pour l'AMA et le CIO de prendre les sanctions les plus sévères possibles, face au plus gros scandale de l'histoire du sport», avait twitté dimanche soir la vice-présidente de l'AMA, la Norvégienne Linda Helleland, partisane de la fermeté qui s’est exprimé avec force. La Russie dans son autorité, son rayonnement se trouve, ce lundi, mise au ban. Un séisme considérable. A 7 mois des Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août).