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Des palettes avaient été brûlées devant le péage, les locaux du peloton autoroutier de gendarmerie et ceux de la société Vinci, au niveau du péage de Narbonne-Sud.© RAYMOND ROIG / AFP

Gilets jaunes : 31 personnes jugées pour le saccage du péage de Narbonne

Les prévenus risquent des peines très variables, pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et des amendes de plusieurs milliers d'euros.

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C'est un progrès d'envergure qui s'est ouvert ce lundi à Narbonne. Trente-et-un Gilets jaunes sont jugés pour leur participation présumée à une nuit de violences et de dégradations au péage de Narbonne, en décembre 2018, en marge de l'acte III du mouvement. Au cours des dix jours de ce procès hors normes – 35 avocats et 48 parties civiles –, les 3 femmes et 28 hommes qui se succéderont à la barre du tribunal correctionnel devront répondre notamment de « violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique », « destruction volontaire de biens » et vols et recels de matériel de gendarmerie.

Dans la nuit du 1er au 2 décembre, alors que la journée avait été particulièrement tendue lors des manifestations de Gilets jaunes, notamment à Paris avec des scènes de guérilla urbaine autour des Champs-Élysées, plusieurs dizaines de personnes se retrouvent au niveau de la barrière de péage de Narbonne-Sud. Des palettes sont brûlées devant le péage, les locaux du peloton autoroutier de gendarmerie et ceux de la société Vinci, qui prennent rapidement feu. Des cocktails Molotov sont jetés en direction des forces de l'ordre, qui répliquent avec des grenades lacrymogènes et des LBD.

Un mineur jugé séparément

« Compte tenu de la violence des actes commis (…) et des menaces proférées », les gendarmes ont dû être évacués « afin de préserver leur intégrité physique », selon le parquet. Abandonnés, les locaux de la gendarmerie seront pillés et saccagés. La procureure de la République de Narbonne, Marie-Agnès Joly, s'était engagée à mobiliser des « moyens importants » pour retrouver les auteurs des violences et dégradations, relevant leur « acharnement ».

Les 32 mis en cause – le 32e, mineur, sera jugé séparément à une autre date – ont été interpellés pendant une période de plusieurs mois, l'enquête profitant notamment des réseaux sociaux où ils avaient posté des photos et vidéos des actions de la nuit. Les peines encourues sont très variables selon les prévenus, mais certains risquent jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et des amendes de plusieurs milliers d'euros. Le même péage avait été incendié deux semaines plus tard, également en marge d'une manifestation de Gilets jaunes et quatre hommes avaient été condamnés à deux ans de prison, dont douze mois avec sursis. Le procureur avait requis une peine de deux ans de prison ferme à leur encontre.